Haies et mares compensent les dommages des éoliennes

Une poignée d’agriculteurs s’est lancée dans une démarche environnementale, suite à l’implantation d’éoliennes sur les communes de Ids-Saint-Roch et de Touchay en 2020. Des haies ont été plantées et des mares restaurées pour maintenir la biodiversité

Six éoliennes ont été implantées sur les communes de Ids-St-Roch et de Touchay dans des parcelles agricoles. La FNSEA 18 accompagne la dizaine d’agriculteurs concernés par l’impact de ces éoliennes (cinq sur Ids-St-Roch et une sur Touchay), à mettre en place des mesures de compensation écologiques.

 

"« C’est vrai que les éoliennes peuvent causer des dommages environnementaux, donc c’est important que les agriculteurs appliquent des mesures compensatrices pour favoriser la biodiversité »,"

Elle est soutenue par Epiterre un partenaire du syndicat agricole apportant son ingénierie dans le domaine environnemental et agricole. « C’est vrai que les éoliennes peuvent causer des dommages environnementaux, donc c’est important que les agriculteurs appliquent des mesures compensatrices pour favoriser la biodiversité », avancent Jean-Louis Pasquereau et Dominique Désiré, agriculteur et éleveur à Ids-StRoch.

 

"« Dans tous les cas, c’est favorable à tout le monde de planter des haies, de garder des mares, pour régénérer la nature, pour le paysage bocager, pour toutes activités agricoles »"

« Moins de 2 ha d’emprise pour une SAU de 2 500 ha uniquement dans notre commune, je pense que nous pouvons faire quelques aménagements environnementaux », poursuit Jean-Louis Pasquereau. « Dans tous les cas, c’est favorable à tout le monde de planter des haies, de garder des mares, pour régénérer la nature, pour le paysage bocager, pour toutes activités agricoles », abonde Dominique Désiré.

 

Suite à une étude économique et à un diagnostic environnemental, les éoliennes ont été déployées en 2020 sur 1 km entre les deux communes à plus de 500 m des habitations. Depuis trois ans, les dix agriculteurs concernés se sont organisés pour planter 4 km de haies au total, en bordure de champ où se situent les éoliennes, et restaurer six mares favorables à la reproduction du sonneur à ventre jaune, un amphibien emblématique du sud du Cher qui est en voie de perdition.

 

Cette redynamisation du milieu est un projet à long terme. Les gestions des haies et des mares incombent aux agriculteurs qui reçoivent en contrepartie une rémunération, soit 134 000 euros pour vingt ans, par la Société Ferme Eolienne IDS SAS. Un contrat de prestation de services environnementaux est signé entre les deux parties.

Diverses espèces ont été retenues pour composer les haies : noisetiers, merisiers, chênes, charmes, cornouillers, acacias… Ces haies sont régulièrement surveillées, désherbées et taillées. Laissées à l’abandon pour certaines, les mares d’une dimension de 10 m2 chacune, sont aujourd’hui entretenues, ainsi que leurs berges ; elles sont curées en cas de besoin.

 

Depuis sa mise en place, l’opération a déjà fait son œuvre, mais les déficits hydriques n’ont pas été propices. « C’est un travail de longue haleine, les arbustes poussent lentement et les mares ne sont pas toujours remplies », constate Jean-Louis Pasquereau.

 

"« J’ai déjà observé des dégâts de gibier sur les haies, donc oui le projet peut prendre du temps »"

« J’ai déjà observé des dégâts de gibier sur les haies, donc oui le projet peut prendre du temps », analyse Dominique Désiré. Les agriculteurs ne perdent pas pour autant confiance et entendent continuer dans cette démarche environnementale.