Influenza aviaire : certaines mesures de mise à l’abri assouplies

Sous certaines conditions, la mise sous parcours réduits pour les Gallus, pintades et dindes est désormais autorisée pendant la période la plus à risque. Une enquête épidémiologique est par ailleurs lancée pour caractériser le rôle des élevages de plein air dans la dynamique de circulation du virus. Le cap des 200 foyers en élevage vient d’être franchi.

« La mise à l’abri des volailles, associée aux autres mesures de biosécurité, constitue la mesure la plus protectrice pour limiter le risque d’introduction du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) en élevage par les oiseaux sauvages » : tel est l’avertissement liminaire émis par l’Anses en préambule des propositions d’adaptation à la mise à l’abri des volailles. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait été saisie par le ministère de l’Agriculture afin d’étudier la possibilité de ménager les mesures de confinement prise à l’encontre des volailles élevées en plein air, après l’adoption d’une nouvelle feuille de route anti-grippe aviaire en juillet dernier.

Les mesures d’adaptation

La mise sous parcours réduits pour les Gallus, pintades et dindes sera désormais autorisée pendant la période la plus à risque, soit du 15 novembre au 15 mars, mais sous réserve de la réalisation préalable d’un audit de biosécurité favorable. Cette autorisation ne s’appliquera pas aux élevages situés dans une zone réglementée ou à proximité d’une zone humide pour lesquels la mise sous parcours réduits restera conditionnée à des problèmes de bien-être animal attestés par un vétérinaire. Les surfaces des parcours réduits pourront être réévaluées. Durant la période estivale, soit 15 mai au 15 septembre, les poulets de chair auront la possibilité de sortir sur parcours réduits à partir de 8 semaines au lieu de 10 semaines. « Ces orientations seront précisées par voie d’arrêté dans les jours à venir, après concertation avec les filières professionnelles », indique le ministère de l’Agriculture dans un communiqué daté du 16 décembre.

Outre ces mesures d’assouplissement, le ministère annonce le lancement d’une enquête épidémiologique en vue de « caractériser le rôle des élevages de volailles plein air dans la dynamique de circulation de l’Influenza aviaire. Des expérimentations seront lancées en 2023 pour éprouver scientifiquement et sur le terrain, de nouvelles méthodes d’évaluation et de gestion du risque influenza aviaire à l’échelle l’élevage ».

Plus de 200 foyers contre 10 l’an passé à la même date

En date du 15 décembre, le ministère de l’Agriculture recense 202 foyers d’IAHP en élevages (sur un total de 259). Les départements de la Vendée (83 foyers), du Maine-et-Loire (32 foyers) et des Deux-Sèvres (30 foyers) sont les plus touchés, devant le Morbihan (8 foyers), la Loire-Atlantique et la Dordogne (7 foyers chacun). L’an dernier à pareille date, seuls 10 foyers étaient recensés en élevages. Mais les trois vagues de l’épizootie 2021-2022 (le Sud-Ouest fin décembre, puis le Grand Ouest fin février et le centre Ouest en avril) se sont soldées par l’irruption de près de 1400 foyers, l’abattage de 21 millions de volailles et un débours de 1,1 milliard d’euros pour l’Etat.