Influenza aviaire : explosion du nombre de foyers dans les Landes

<strong>Le 3 janvier, la direction générale de l’alimentation (DGAL) annonçait 40 nouveaux foyers supplémentaires déclarés en deux jours dans les Landes et l’extension de la zone d’abattages préventifs.</strong>

Selon les comptes du ministère de l’agriculture (DGAL), au 1er janvier la France comptait 61 foyers de contamination à l’influenza aviaire, dont 48 dans les Landes, soit 40 de plus entre le 29 décembre et le 1er janvier. Selon le journal Sud-ouest du 3 janvier, les services vétérinaires landais ne comptabilisaient pour leur part que 24 foyers au 2 janvier, mais 54 suspicions (sous-type H5 identifié par le laboratoire départemental) étaient également en attente de confirmation par le laboratoire national de référence de l’Anses-Ploufragan.

Extension du périmètre des abattages préventifs

Le ministère souligne par ailleurs que le périmètre dans lequel les préfets peuvent ordonner un abattage préventif autour des foyers confirmés vient d'être étendu, selon un arrêté publié le 3 janvier au Journal officiel. Il concerne désormais 129 communes des Landes et 15 communes des Pyrénées-Atlantiques.

Le ministère précise que « la stratégie de prévention de la maladie arrêtée reste à ce stade  inchangée », c’est-à-dire possibilité pour les préfets d’ordonner des abattages ciblés autour des foyers (1 km pour espèces sensibles et 3 km pour tous palmipèdes et volailles non confinées). En revanche, « elle pourra être revue à la lumière d'un nouvel avis de l’Anses (agence sanitaire) attendu cette semaine. »

Un stratégie contestée par deux syndicats agricoles

Les abattages préventifs d'animaux sains ont été dénoncés la semaine dernière par la Confédération paysanne et le Modef, qui les jugent «aussi inefficaces sanitairement qu'inacceptables moralement». Ils demandent :   

- Que les abattages concernent uniquement les élevages foyers confirmés ;

- Que les déplacements soient limités au maximum et autorisés après analyses négatives ;
-  Que l’élevage extensif soit favorisé au lieu de la claustration en haute densité ;
-   D'amener à terme tous les animaux sains et d’effectuer un vide sanitaire prolongé si besoin ;
-   De se concerter pour réduire la densité de palmipèdes sur la zone ;
-   De mettre en place des expérimentations pour mieux comprendre pourquoi certains animaux résistent mieux.

A l'inverse, l'interprofession du foie gras appelle à soutenir les services vétérinaires.

Carte interactive des cas d'influenza aviaire détectés en Europe depuis 2020