Juxtaposition des mouvements de l'univers agricole et de celui du cirque

Un projet "Terres de cirque" a démarré près de Châlons-en-Champagne et se déroulera jusqu'en septembre 2023. Il vise à faire résonner les gestes des métiers agricoles et des métiers du cirque, à permettre des rencontres et expérimentations sensibles des acteurs de ces milieux et enfin à créer une trace vidéo et vivante de cette aventure.

L'association Le Palc, labellisée Pôle National Cirque, et la compagnie Cabas mènent un travail artistique sur le Pays Châlonnais, autour de ce qui fonde une partie de l’identité économique (l’agriculture) et culturelle (les arts du cirque) de ce territoire de la Marne.

Le point de départ de ce projet est de mettre en perspective les techniques de corps et de travail mobilisées dans les activités agricoles avec celles déployées et incorporées dans les arts du cirque afin de construire un récit autour de la conversation gestuelle entre deux mondes a priori éloignés : le monde paysan et le monde circassien.

Le projet se déroule en 4 temps : 3 semaines d'immersion dans des exploitations agricoles différentes et un rendu final pour clôturer ce projet. En novembre 2022, février 2023 et juillet 2023, une exploitation accueille pendant une semaine les 7 artistes de la compagnie Cabas, circassiens, danseurs, musiciens et vidéastes qui vont prendre le temps de la rencontre, d’éprouver les gestes propres à chacun et créer de l’image de ces résonances. En septembre 2023, la compagnie Cabas proposera une restitution globale du projet en projetant un film, ponctué d’interventions artistiques afin de faire découvrir ce portrait croisé sensible autour du geste.

Les auteurs du projet souhaitent ainsi mettre en perspective les mouvements du monde agricole et celui du cirque. "Des mouvements tournés vers le sol, que l’on retrouve dans ces deux mondes, peuvent se juxtaposer entre un agriculteur et une acrobate ou un danseur. Une mobilité singulière pour une exploitante hissée sur un engin peut se relier à une autre corporalité sur un agrès de cirque. Des hauteurs similaires, des risques inhérents et des gestes qui se répercutent. Les gestes physiques et les équipements propres à chacun de ces mondes seront mis en relation, en dialogue. Les bruits, les sons, les gestes qui fendent le silence seront également explorés avec un musicien qui s’attardera sur les aspects sonores à exploiter. L’enjeu sera également de libérer la parole, et se placer en témoin de ses travailleurs, de leur époque, de leur identité. La notion de portrait sensible viendra ainsi ponctuer le travail visuel et physique mis en évidence tout au long de l’immersion. Nous pourrons ainsi ajouter à cette conversation gestuelle entre les mondes paysans et artistiques une strate complexe, multiple et sensible de ses acteurs, de leurs choix, de leurs engagements, tout comme dans nos mondes artistiques polymorphes. Nous nous efforcerons par la mise en lumière d’accointances gestuelles mais aussi idéologiques, émotionnelles ou politiques de faire surgir le commun de ces mondes et sublimer les humains qui les constituent. »