« L’élevage a un avenir » : les annonces de Marc Fesneau à Cournon

[Sommet de l’élevage 2023] Présent au Sommet de l’élevage le 3 octobre, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a annoncé un « plan de reconquête » de la souveraineté française en élevage, en rappelant que nous n’étions « pas souverains sur la quasi-totalité des filières animales ». La FNSEA attend la concrétisation de plusieurs mesures.

Marc Fesneau a ainsi annoncé qu’un dispositif de défiscalisation du cheptel sera précisé « dans les jours qui viennent » avec Bruno Le Maire. Le ministre de l’Economie est attendu au Sommet de l’élevage vendredi 6 octobre. Cette mesure, réclamée depuis plusieurs semaines par la FNSEA, vise à amortir l’impact comptable de la hausse de la valeur du cheptel sur les exploitations. « On attend beaucoup de cette mesure », a fait savoir Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. Le syndicat espère obtenir une enveloppe de 100 millions d’euros pour cette adaptation fiscale.

Le ministre de l’Agriculture a également annoncé mettre sur la table 3 millions d’euros pour accompagner les filières d’élevage à « mieux communiquer sur ce qu’est le rôle de l’élevage français et ses apports ».

« On a besoin d’élevage pour nous nourrir, mais aussi pour la transition : stockage du carbone dans les prairies, ouverture du paysage, préservation de la biodiversité », a rappelé le ministre, qui a précisé qu’une mesure dédiée de 30 millions d’euros par an sera mise en place dans le cadre de la planification écologique, afin de « faciliter le déploiement des innovations et pratiques permettant de réduire l'empreinte carbone en élevage ».

Le défi de l'installation

Concernant l’installation, le ministère indique flécher vers l’élevage 400 millions d’euros de prêts garanti par l’Etat (PGE) « permettant de déployer des offres de prêts pour financer des projets d’installation ou des investissements innovants ».

Dans le cadre du pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOA), Marc Fesneau avait annoncé début septembre la création du réseau « France service agriculture », un guichet unique dédié à l’installation, la transmission et la formation. Objectif : installer « plus de 150.000 nouveaux agriculteurs en 10 ans ».

« Attention à la course à l’installation, a réagi Arnaud Gaillot, le président de Jeunes agriculteurs (JA). Il faut veiller à ce que les installations soient viables ». Il regrette d’autre part que la transmission soit « le parent pauvre des politiques publiques ». « Il n’y a aucune mesure pour la transmission dans le projet de loi de finances pour 2024 ».

Hausse des foyers de MHE

Alors que l’élevage français est de nouveau confronté à un risque sanitaire avec la propagation de la maladie hémorragique épizootique, qui s'étend désormais à 19 foyers dans le sud-ouest de la France, le ministre de l’Agriculture a annoncé une enveloppe de 20 millions d’euros afin de renforcer la « résilience des filières d’élevage face aux risques sanitaires ». Concernant les négociations avec les pays importateurs de bovins vivants, le ministre a fait savoir qu’il avait « bon espoir » de débloquer la situation avec l’Italie, mais que ce serait « un peu plus long avec l’Algérie ». Les flux vers l’Espagne ont été rétablis. 

Les risques sanitaires (MHE mais aussi fièvre catarrhale ovine) ont fait baisser le nombre d'animaux présents au Sommet de l'élevage : il manque 30% des bovins, caprins et ovins, a indiqué à l'AFP le président du sommet, Jacques Chazalet.