L’élevage français s’interroge sur son avenir

Chambre d’agriculture France a dressé un panorama de la situation de l’élevage en France, tant sur le plan des effectifs d’éleveurs sur longue période, des productions qu’ils réalisent et des revenus qu’ils en tirent.

L’agriculture française est réputée pour sa grande diversité, pour ses contrastes qui relèvent à la fois de la géographie, du territoire, de la qualité gustative et nutritionnelle de ses produits, du savoir-faire de ses agriculteurs et, plus globalement, de l’économie. Les productions animales participent pleinement de cette diversité, dans la mesure où elles constituent un éventail productif, territorial, et culinaire, particulièrement large. Jusqu’à une époque encore récente, les élevages en France bénéficiaient d’une image positive, sans doute liée à l’idée que la population s’en faisait, en particulier au travers des systèmes herbagers, des pratiques d’élevage, et donc de la présence d’animaux sur l’ensemble – ou presque – du territoire. On sait par ailleurs que l’attractivité – pour les familles – du Salon international de l’agriculture reposait là aussi jusqu’à récemment, sur l’élevage.

Les principaux constats

La France perd tous les dix ans de plus en plus d’exploitations. Le décrochage est particulièrement saillant en élevage laitier, où les exploitations sont passés de 175 000 en 1988 à 35 000 en 2020 ;

Quel que soit le secteur animal, les cheptels reculent, posant la question de l’approvisionnement du marché national et donc de la montée de la dépendance aux importations ;

 → Les échanges extérieurs sont excédentaires en animaux vivants et en produits laitiers, mais sont de plus en plus déficitaires en viandes transformées, le secteur le plus touché par cette dynamique étant la volaille ;

La consommation de viande en France diminue : entre 1980 et 2021, les Français ont réduit de 15 kg leur consommation, notamment de viande bovine ;

 → L’évolution de la consommation de produits animaux issus d’élevages bio est une source de préoccupation ;

La liste des facteurs contribuant fortement au discrédit de l’élevage en général s’est à la fois allongée et renforcée