L'ENJEU Aider les agriculteurs à protéger le maïs contre la pyrale du maïs sans pesticides

Question posée à Arvalis : Comment utiliser la lutte biologique à l’aide de trichogrammes pour qu’elle offre le même niveau de protection que les insecticides chimiques ?

Les solutions de biocontrôle protègent les plantes des stress biotiques auxquels elles sont exposées (maladies, insectes et autres organismes nuisibles, adventices). Elles s’appuient sur des mécanismes et interactions naturels. Le biocontrôle ne vise pas l’éradication des bioagresseurs mais la gestion des stress induits par leur présence et la gestion des équilibres naturels des populations de parasites. C’est le cas des trichogrammes (micro-hyménoptères parasitoïdes) qui parasitent les œufs de la pyrale du maïs, ravageur majeur de la culture.

Pour réduire le recours aux pesticides, les Pouvoirs Publics encouragent fortement le développement des solutions de biocontrôle. La recherche progresse. Et le nombre de solutions proposées est en augmentation constante : on en compte plus de 450, toutes cultures confondues, et on espère qu’en 2025, 15% du marché de la protection des cultures sera assuré par le biocontrôle. Pour que cette stratégie volontariste se déploie sur le terrain, les agriculteurs ont besoin d’être accompagnés car certaines solutions de biocontrôle sont complexes ou contraignantes à mettre en œuvre. Dans l’exemple des trichogrammes, la méthode nécessite des lâchers importants (jusqu’à 375 000 trichogrammes/ha). Et son efficacité dépend de la bonne adéquation entre les périodes de lâchers de trichogrammes et celles des vols du papillon de la pyrale (qui précédent les pontes).

L'ACTION ARVALIS

Démontrer l’intérêt technique des trichogrammes et contribuer chaque année aux réseaux de surveillance de la pyrale du maïs

Arvalis aide ainsi les agriculteurs à réussir leur protection biologique, grâce au bon positionnement du programme. Pour cela, Arvalis a par exemple mis en place des essais dans un îlot de production de maïs semences. Dans cet espace géographique restreint, 4 parcelles d’essais bénéficiant des mêmes conditions topographiques et agronomiques ont fait l’objet de suivis rigoureux :

  • Mesure de l’évolution des stades des larves de pyrale issues de la première génération afin de déterminer le début de la chrysalidation (laquelle détermine la date des lâchers de trichogrammes)
  • Suivi, à l’aide de pièges lumineux, des vols de papillons de 2ème génération (lesquels déterminent les dates optimales d’application des insecticides)
  • Contrôle de l’efficacité de chaque protection au sein de chaque modalité, via une dissection de plantes juste avant la récolte.
    Grâce à ces travaux, on a pu préciser les conditions à réunir pour que la lutte biologique à l’aide de trichogrammes offre la même efficacité que la lutte chimique contre la pyrale du maïs.

RESULTATS

25% des surfaces de maïs protégées contre la pyrale ont recours aux trichogrammes

Ce succès est d’autant plus notable que la technique de protection du maïs à l’aide de trichogrammes est plus coûteuse (jusqu’à 4 fois plus que certaines solutions chimiques) et qu’elle n’agit que sur les pyrales (contrairement aux insecticides qui ont un spectre plus large). De plus, la mise en œuvre est plus contraignante car la pause des diffuseurs de trichogrammes est majoritairement manuelle.