L’urgence d’entretenir une forêt qui sèche pour prévenir des risques d’incendie

Les arbres morts au milieu de massifs forestiers denses représentent un risque accru d’incendies difficiles à maîtriser. Les témoins d’un départ de feu plaident pour un meilleur entretien des bois.

Dans tous les sens du terme, on peut dire qu’ils ont eu chaud. À Leynhac, en Châtaigneraie, au lieu-dit “Les Plaines hautes”, Philippe Vacher, Raymond Laur, Dominique Bouchery et Sylvain Caumon ne sont pas prêts d’oublier cette après-midi d’août où la foudre est tombée sur un arbre.
“Il y a eu trois départs de feu, car la foudre avait suivi le fil de fer sur une trentaine de mètres”, expliquent les témoins, dont la réactivité a permis que l’incendie soit rapidement contenu. Mais surtout, c’est une prise de conscience qui les a vite animés : “Que serait-il advenu si, ce jour-là, la foudre était tombée sur le massif forestier, à seulement quelques dizaines de mètres de là et pratiquement inaccessible ?” D’autant que, comme presque partout dans le département, les agriculteurs et riverains constatent la multiplication d’arbres secs, dans les haies ou en pleine forêt.
Des risques du Midi
Ce jour-là à Leynhac, sur un versant où la roche effleure le sol, les dieux étaient avec eux : peu de vent et surtout un départ de feu accessible - mais en prenant des risques sur cette parcelle escarpée - pour amener une tonne à eau de 3 000 litres. Car autour d’eux, les forêts mal entretenues ne permettent pas de s’y aventurer. “La foudre tombée sur un arbre mort dans ce massif qui s’étend de Marcolès à Saint-Constant, c’était les canadairs, comme les interventions dans le Midi, pense Sylvain Caumon. Car si habituellement, le sol des forêts reste toujours un peu humide, cet été, il était sec sur plusieurs dizaines de centimètres et jonché d’aiguilles de pins.”
Au cours de leur longue vie, les arbres ont, “normalement”, capacité à s’adapter à des conditions climatiques différentes. Ce qui change aujourd’hui, c’est un réchauffement si rapide qu’aucun spécialiste n’a la certitude que les arbres s’adaptent...
Subventionner l’investissement
Les insectes en profitent et la forêt souffre. Afin de limiter l’ensemble des risques, tant liés aux parasites qu’aux incendies potentiels, l’unique solution consiste à entretenir la forêt : exploitation des chablis hivernaux, création de pistes d’accès et coupe-feu (coupe franche sur 30 ou 40 mètres). Si certains propriétaires sont prêts à investir, un soutien des pouvoirs publics est espéré.