La Conf’ réclame un moratoire sur la méthanisation

La Confédération paysanne demande au gouvernement une évaluation complète de l’impact de la méthanisation en France et une analyse du cycle de vie de cette technologie avant la construction de nouvelles installations.

A l’occasion de ses vœux à la presse le 12 janvier, la Confédération paysanne a réaffirmé son combat contre le développement de la méthanisation, considérée par le syndicat comme « une technologie majoritairement industrielle encouragée par les pouvoirs publics ».

« Sur le terrain, de nombreux problèmes ont été mis en évidence : renchérissement du foncier, investissements importants sur les fermes qui risquent de figer les systèmes, concurrence entre cultures alimentaire et énergétique, gestion des digestats et risques accidentels sanitaires et environnementaux, notamment au cours des phases d’exploitation et de maintenance », décrit la Conf’.

Sans oublier les nuisances dénoncées par le voisinage : « 165 collectifs et associations de riverains se sont constitués contre les méthaniseurs », indique Damien Houdebine, secrétaire national du syndicat.

Concurrence alimentaire

Pour la Confédération paysanne, le développement de la méthanisation est un obstacle à la souveraineté alimentaire. « Le plafond de 15% de cultures dites principales est beaucoup trop élevé pour permettre d’éviter des accaparements de terres massifs et les contrôles insuffisants », dénonce le syndicat.

Pour ces raisons, la Confédération paysanne estime « qu’il est urgent de réaliser un premier bilan de la méthanisation en France par des évaluations sur le terrain et une Analyse de Cycle de Vie (ACV) complète, prenant en compte l’ensemble des impacts environnementaux ». D’ici là, le syndicat demande au ministère de la Transition écologique un moratoire sur la construction de nouveaux méthaniseurs.