La filière agroéquipement se projette dans l’après-fossile

Sous l’égide d’Axema, la filière a créé un comité de pilotage destiné à élaborer la stratégie de décarbonation des machines agricoles. Sa feuille de route sera présentée d’ici à l’été 2024.

Sous l’égide d’Axema, le syndicat français des acteurs industriels de la filière des agroéquipements et de l’agroenvironnement, plus d’une trentaine de fédérations agricoles, agro-équipementiers et représentants des utilisateurs ont acté le 15 décembre la création d’un comité de pilotage filière destiné à élaborer sa stratégie de décarbonation. « Le gouvernement s’est fixé des objectifs ambitieux, avec les accords de Paris, mais aussi avec l’accord historique de la COP 28 signé hier à Dubaï pour la sortie progressive des énergie fossiles, indique dans un communiqué Damien Dubrulle, président d’Axema. Les travaux menés dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone (SNBC) prévoient une réduction de 1,2 millions de tonnes eqCO2 d’ici 2030 pour le parc d’engins agricoles. La filière a besoin d’être rassemblée ». Le comité de pilotage rendra sa feuille de route avant l’été 2024.

Mobilité lourde

Selon le Citepa, l’organisme public chargé de la comptabilité des émissions de gaz à effet de serre (GES), les énergies fossiles (GNR, fioul, gaz) représentent 13% des émissions du secteur agricole, largement dominées par le méthane (49%), principalement lié à l’élevage et  protoxyde d’azote (38%), principalement lié à la fertilisation des cultures. Si la part de GES émis par les moteurs thermiques et autres chaudières est relative, elle n’en est pas moins problématique car les engins agricoles, qui relèvent de la mobilité dite « lourde », sont plutôt rétifs à l’électrification car contraints par des problématiques de puissance, d’autonomie ou encore de ravitaillement. D’où la recommandation du ministère de la Transition écologique, dans le cadre de la Stratégie française pour l’énergie et le climat, en cours de consultation publique, d’orienter prioritairement les biocarburants vers les secteurs offrant durablement peu d’alternatives aux énergies fossiles, dont l’agriculture, le BTP ou encore les transports aérien et maritime.