La FNB demande l'interdiction d'acheter en dessous du coût de production

La Fédération Nationale Bovine demande au gouvernement d'interdire l'achat d'un produit agricole à un prix ne couvrant pas le coût de production de référence du vendeur. Pour l'organisation, c'est la seule mesure qui permettra de concrétiser l'ambition des Etats Généraux de l'Alimentation.

Tandis que le Ministre de l'agriculture affirme vouloir « multiplier les contrôles » pour garantir la bonne application de la loi Egalim, la Fédération Nationale Bovine lui demande, dans un communiqué du 15 février 2021, d’aller beaucoup plus loin.

L'organisation demande désormais au gouvernement d'instaurer l’interdiction d’acheter un produit agricole à un prix ne couvrant pas le coût de production de référence du vendeur.

Le "juste prix" pour chaque maillon de la filière

Les interprofessions devront définir et diffuser ces coûts de production de référence pour chaque catégorie de produits et pour chaque maillon de la filière. "C’est ainsi que seront, enfin, concrétisés les deux principales « avancées » promises par la loi Egalim : la couverture du coût de production des éleveurs, mais aussi le « ruissellement » permettant une juste répartition de la valeur entre chaque maillon."

La FNB précise que cette interdiction doit s'appliquer à l’ensemble des acteurs de la filière, y compris les coopératives. "En proie à de graves difficultés économiques, celles-ci doivent être accompagnées pour retrouver le sens premier de leur mission – la défense des intérêts de leurs adhérents – et créer de la valeur."

Une sanction ferme est demandée pour les acteurs de la filière qui ne respecteraient pas cette mesure.

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« Nous aborderons les pouvoirs publics dans une démarche d’ouverture et de dialogue, mais tenons à les prévenir : nous refuserons fermement de voir utilisées comme justification au rejet de nos demandes les limites du droit européen de la concurrence. Cette justification, nous la connaissons. Mais nous savons aussi aujourd’hui, qu’en situation d’extrême urgence et lorsque l’enjeu le nécessite, les pouvoirs publics savent faire évoluer le droit, avec une grande réactivité » affirme Bruno Dufayet, président de la FNB.

Pour la FNB, cette interdiction est la seule mesure véritablement utile aux éleveurs et adaptée à la gravité de la période qu’ils traversent. "En 2020, c’est avec moins de 700 euros par mois que les éleveurs de bovins de race à viande ont dû continuer de vivre et de produire, tout en préservant un modèle d’élevage familial et durable, plébiscité par les consommateurs". La FNB estime que 2 000 éleveurs disparaissent, déjà, chaque année.

 

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