La FNSEA appelle à la mobilisation pour la "souveraineté alimentaire"

La FNSEA appelle les agriculteurs à défiler en tracteur le 8 février dans Paris, pour dénoncer les impasses dans lesquelles se retrouvent de nombreuses filières.

La FNSEA "appelle tout son réseau et l'ensemble de ses filières à se mobiliser à partir du 8 février à Paris et jusqu'au 20 février dans toute la France", fait savoir le syndicat dans un communiqué de presse.

Les agriculteurs comptent converger en tracteur jusqu'à l'esplanade des Invalides, à proximité de l'Assemblée nationale et du ministère de l'Agriculture. "C'était pratique pour stocker les tracteurs mais surtout c'est un symbole car Napoléon (enterré aux Invalides) avait importé la betterave de Pologne pour rendre la France indépendante en sucre et doit se retourner dans sa tombe aujourd'hui", déclare Damien Greffin, président de la FNSEA Grand Bassin parisien et agriculteur dans l'Essonne. Selon lui, près de 900 tracteurs ont déjà annoncé leur participation au mouvement.

Le gouvernement a décidé le 23 janvier de renoncer à autoriser les néonicotinoïdes pour la culture de la betterave sucrière, à la suite d'une décision de la Cour de justice de l'Union européenne rendant illégale toute dérogation. Mais le sujet des néonicotinoïdes est "la partie émergée de l'iceberg", affirme Damien Greffin, qui cite par exemple l'interdiction du phosmet.

On assiste selon lui à une "hécatombe des filières agricoles les unes après les autres (...) à ce rythme-là, l'agriculture française va disparaître". Tout en affirmant qu'il n'est "pas question de faire l'apologie des produits phytosanitaires", il est partisan d'une réintroduction des néonicotinoïdes "tant qu'on n'a pas d'autre solution".

Pour la FNSEA, c'est "la souveraineté alimentaire", "affichée comme priorité gouvernementale", qui est en jeu. Le syndicat appelle l'exécutif à "passer du discours aux actes". "Les agriculteurs se retrouvent aujourd'hui en butte à des contraintes réglementaires de tous ordres", à "des impasses de solutions face à des menaces sanitaires sur les cultures ou face à la prédation", "sans compter les tentatives des distributeurs de brader nos produits et le recours massif à l'importation de produits moins disant, issus, ou non, d'accords de libres échanges inéquitables et pénalisants", dénonce le syndicat, qui affirme que "le moral des agriculteurs est affecté".