La FNSEA enfourche le(s) Tour(s) de France cycliste(s) pour vanter le(s) métier(s)

Le syndicat s’embarque dans la caravane des tours masculin et féminin. Dans sa besace : les 100 métiers salariés et non salariés offerts à tous les âges et à tous les niveaux de diplôme. Et aux deux sexes évidemment.

« La nature, mon futur, l’agriculture » : tel est le slogan que la FNSEA va déployer lors des Tours de France cyclistes masculin (1er-24 juillet) et féminin (24-31 juillet). Le syndicat a en effet décidé de financer et d’animer une campagne de promotion des métiers. L’attractivité est à l’agriculture ce que le Galibier (au menu le 13 juillet) est au Tour de France : un col hors catégorie. Le syndicat a décidé de gravir la falaise, alors que le précipice démographique est porteur d’une lourde menace à très court terme, avec sa cascade d’effets sur la capacité productive, la souveraineté alimentaire, la vitalité des territoires, sans oublier le modèle familial, la nature ayant horreur du vide.

"Les jeunes regardent le Tour de France, c’est dans ce public que se trouvent les générations futures de l’agriculture"

La FNSEA mise sur la surexposition médiatique du tour : 3,8 millions de téléspectateurs en moyenne devant France 2 chaque jour pour une audience cumulée de 42,4 millions de personnes, dont 4,8 millions de 15-24 ans. « Non, le Tour de France n’est pas regardé par les personnes les plus âgées, indique Jérôme Volle, président de la Commission emploi de la FNSEA, comme pour prévenir les critiques. Les jeunes regardent le Tour de France, les jeunes sont amateurs de vélo. C’est dans ce public que se trouvent les générations futures de l’agriculture ». Il est vrai que le Tour de France débarque aussi sur Netflix cette année, un signe.

Une opération sur trois ans, un budget non défini

La FNSEA ne mise pas que la petite (TV) et très petite (smartphone) pour donner à voir les 100 facettes des métiers offert par l’agriculture et toutes ses branches périphériques. Elle va aussi mouiller le cuissard à chaque étape, en accueillant le public sur un stand dédié, animé par ses réseaux départementaux et ses partenaires (Anefa, Apecita...). « L’agriculture est attendue mais les métiers de l’agriculture sont méconnus, et même très méconnus », argumente Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.

La communication autour du renouvellement des générations remonte à 2004 au sein de le FNSEA. L’enrôlée dans le Tour de France marque une rupture avec les campagnes précédentes dominées par ses affiches 4X3 mètres. « Nous avons eu de la part des équipes du Tour de France une aide extrêmement précieuse », poursuit la présidente, qui souligne « l’attachement sincère et enraciné pour l’agriculture » de Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France.

« Un investissement productif »

La FNSEA n’a pas communiqué le budget alloué à l’opération qui s’étalera sur trois ans pour être plus « percutante ». Les moyens matériels, tel le char intégré à la caravane, seront mis à profit lors d’événements dédiés à la promotion des métiers dans les départements et sur les salons tels le Space et le Sommet de l’élevage. « Il s’agit d’un investissement productif », a assuré Christiane Lambert, selon qui c’est une « chance » de pouvoir accrocher un peloton aussi couru qu’est le Tour de France en terme de communication. Le budget est prélevé sur le fonds de gestion prévisionnelle de l’emploi abondé par les employeurs agricoles. Les FDSEA concernées par les étapes le complètent par leur propre contribution.

La FNSEA jaugera le retour sur investissement et les effets tangibles de la campagne au moyen de sondages auprès des agriculteurs et du grand public. Les réseaux sociaux, s’agissant notamment du concours de fresques (14 sur le tour masculin, 4 sur le tour féminin) feront aussi offices d’indicateur, aux côtés des relais presse. « L’agriculture est attendue, ses métiers sont méconnus », a conclu Christiane Lambert.