La France va former davantage de vétérinaires

D’ici à 2030, le nombre de praticiens va croître de 75% sous l’effet d’un élargissement des promotions et de l’ouverture d’une cinquième école. Le recrutement par le concours post-bac va également permettre de diversifier les profils des candidats.

Si le métier de vétérinaire fait toujours autant rêver une partie de la jeunesse, certains territoires ruraux manquent de praticiens. La situation pénalise les éleveurs mais également les vétérinaires en place dont les conditions de travail se dégradent. Elle est potentiellement porteuse de risque pour la santé animale mais aussi pour la santé publique. En cause : la démographie vétérinaire, l’évolution du modèle économique de la profession vétérinaire et la régression de l’économie de l’élevage dans certains départements. L’enjeu est vital pour l’agriculture et par ricochet pour la vitalité des territoires ruraux.

Une feuille de route

En 2017, en lien avec les professions agricole et vétérinaire, le ministère de l’Agriculture a défini une feuille de route visant à corriger la situation. Depuis, plusieurs avancées ont été constatées, avec la promulgation, en décembre 2020, de la loi DDADUE (Diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union européenne). Celle-ci autorise les collectivités territoriales et leurs groupements à attribuer des aides aux vétérinaires dans des zones dites « éligibles » où l’offre de soins vétérinaires est déficitaire par rapport à la demande. En contrepartie, les vétérinaires doivent s’engagent à exercer ou à s’installer dans ces zones. Des aides peuvent également être attribuées aux étudiants effectuant des stages dans ces zones ou acceptant de s’engager à y travailler. Le développement des stages tutorés a ainsi eu pour effet d’ancrer 80% des étudiants concernés en milieu rural une fois diplômés.

Des appels à manifestation d’intérêt ont également été lancés, visant à réaliser des diagnostics de situation et à déployer des plans d’actions pour améliorer la situation dans les territoires. Un décret a par ailleurs autorisé l’expérimentation de la télémédecine, en vue de réduire les temps de déplacement.

Augmentation de 75% du nombre de vétérinaires formés en France

Si ces initiatives sont de nature à améliorer le maillage territorial des vétérinaires, elles ne corrigent pas le déficit structurel de praticiens, face à un marché des soins vétérinaires en pleine croissance : +4% par an depuis 2010, +12% en 2020, selon l’Ordre national des vétérinaires, qui indique que 50% des vétérinaires inscrits à l’Ordre ont été formés à l’étranger.

Pour combler le déficit, le ministère de l’Agriculture a décidé d’accroître des effectifs de vétérinaires formés en France dans les prochaines années. A l’horizon 2030, 840 vétérinaires par an arriveront sur le marché du travail, contre 480 en 2017, date du lancement de la feuille de route, soit 75% de plus. Pour endiguer la pénurie de vétérinaires, la taille des promotions de chacune des quatre Ecoles nationales vétérinaires (ENV Alfort, Lyon VetAgroSup, Nantes Oniris, Toulouse) va être portée à 180 étudiants formés. A la rentrée 2022, une cinquième école, l’École vétérinaire privée d’intérêt général UniLaSalle (Rouen) sera agréée.

Concours post-bac

Cette nouvelle école va recruter les candidats par concours post-bac sur Parcoursup. Du reste, à compter de 2025, les promotions de chacune des Ecoles nationales vétérinaires (ENV) seront constituées de 70 élèves recrutés en première année d’études vétérinaires par le concours post-bac des ENV sur Parcoursup qui deviendront vétérinaires après six ans d’études, 70 élèves recrutés en deuxième année d’études vétérinaires après deux ou trois années de classe préparatoires BCPST (biologie, chimie, physique et sciences de la Terre) ou A-TB (technologie et biologie) et 40 élèves recrutés en deuxième année d’études vétérinaires après un BTSA/BTS et une année complémentaire ou de deux ou trois années d’études en licence (voies B, C et D du concours). « Le recrutement post-bac est la norme de référence dans la plupart des facultés vétérinaires de l’Union européenne, précise le ministère de l’Agriculture. Il permet de diversifier les origines sociales et géographiques des futurs vétérinaires : 40% de boursiers réussissent le concours post-bac, avec une répartition homogène des départements d’origine des lauréats de ce concours ».

En France, la formation vétérinaire est une formation de haut niveau scientifique, avec une pratique clinique et hospitalière, elle porte sur toutes les espèces animales et le recrutement dans les écoles vétérinaires françaises se fait par concours.