la Région Nouvelle-Aquitaine organise un Mois de l'Agriculture pour valoriser les productions régionales

Pas de Salon de l'Agriculture cette année. Habituellement très présente au SIA, la Région Nouvelle-Aquitaine et son agence de l'alimentation (AANA) organisent un Mois de l'Agriculture pour valoriser les productions régionales avec notamment un cycle de conférences autour de l'alimentation.

« Une vitrine de nos talents agricoles », c'est ainsi qu'Alain Rousset définit le Mois de l'Agriculture qui vient de débuter en Région mais également à Paris. Un mois durant lequel vont se succéder de nombreuses actions. Des actions virtuelles avec un showroom 360° présentant les produits de Nouvelle-Aquitaine sur le site de l'AANA mais aussi physique. Ainsi, la Maison Nouvelle-Aquitaine à Paris accueillera plus de 70 produits régionaux ainsi que 140 vins et spiritueux disponibles en « click and collect ». Le Chef de la Maison Nouvelle-Aquitaine proposera également des menus à emporter mettant en valeur les spécialités régionales. Enfin, un grand marché de producteurs se déroulera en plein air les 19 et 20 février, boulevard Richard Lenoir à Paris. « Les agriculteurs veulent échanger avec les citoyens, parler de leur métier, répondre à leurs interrogations, assure Luc Servant, président de la Chambre régionale d'agriculture. Cette initiative de l'AANA est la bienvenue. »

Cinq conférences sur l'alimentation
Un mois d'animation et même plus puisqu'en février débute un cycle de conférences autour de l'alimentation. « La crise sanitaire a mis en lumière l'évolution de la demande de la société, souligne Jean-Pierre Raynaud, vice-président de la Région en charge de l'agriculture. Ces rencontres seront l'occasion d'échanger entre professionnels et grand public et de construire ensemble de nouveaux schémas pour l'agriculture de demain ». Cinq conférences aux thèmes variés sont prévues : circuits courts, manger numérique, rôle des signes officiels de qualité, ... La première conférence La souveraineté alimentaire : utopie ou réalité ? a eu lieu en ligne le 3 février. Pour l'occasion le président de Région avait réuni autour de lui Erick Orsenna, écrivain et académicien, Sébastien Abis, directeur du club Demeter et Philippe Mauguin, président de l'INRAE. Déjà existante, la question de la souveraineté alimentaire s'est retrouvée sur le devant de la scène lors du premier confinement. Une question fondamentale pour Erick Orsenna pour qui la première souveraineté c'est savoir ce que nous mangeons. « Nous avons applaudit les soignants en avril dernier mais qui a applaudit les agriculteurs ? Se nourrir, c'est plus important qu'un abonnement Netflix ! », martèle l'écrivain, pas avare de formules choc. C'est là que le bât blesse. Aujourd'hui, le consommateur exige des produits sûrs et de qualité. Or, comme le rappelle Sébastien Abis, une montée en gamme implique de revoir les budgets. « En France, l'alimentation n'a jamais été aussi sûre qu'aujourd'hui, ajoute le directeur de Demeter. Les consommateurs ne doivent pas l'oublier même si leurs exigences sont recevables ». La souveraineté n'est pas non plus synonyme d'autarcie. « Il ne faut pas opposer des modèles qui sont complémentaires. On a besoin de circuits longs pour certains produits », reprend Sébastien Abis. Pour les élus de la Région, ce questionnement est aussi une opportunité de se réinventer. « Organisations professionnelles, scientifiques et pouvoirs publics doivent travailler ensemble sur l'orientation de la production, le matériel agricole... », rappelle Alain Rousset. « La covid-19 a aussi montré le besoin en matière de recherche, souligne Philippe Mauguin. Nous avons aussi besoin d'une souveraineté scientifique ». Un travail toutefois difficile lorsque le métier peine à recruter. Une crise des vocations gravissime pour Erick Orsenna : « s'il n'y a pas de repreneurs, nous serons obligés d'importer... Actuellement, il semble que plus vous êtes utile, moins vous gagnez d'argent, ça commence à bien faire... »