Le cuivre autorisé à 5 kg/ha pour contrer le mildiou de la vigne

Un arrêté du 7 août porte temporairement de 4 kg/ha/an à 5 kg/ha/an la dose de cuivre autorisée pour lutter contre le mildiou, présent dans la plupart des vignobles et dont les impacts vont se faire sentir sur le millésime 2021.

Champagne, Alsace, Beaujolais, Val de Loire, Charentes, Sud-Ouest : peu de vignobles échappent aux attaques de mildiou en cet été 2021, marqué la conjonction de la forte pousse de la végétation et une pluviométrie supérieure aux normales saisonnières. Selon le ministère de l’Agriculture, la moitié des grappes présente des symptômes de mildiou en Champagne. Après le gel du mois d’avril, auquel peu de bassins de production ont échappé, les attaques de mildiou, mais aussi de black-rot et d’oïdium vont très fortement hypothéquer la récolte 2021, qui pourrait être l’une des plus faibles des quatre décennies écoulées, selon les premières estimations de récolte, réalisées le 1er août.

Dérogation à 5 kg/ha

Pour tenter de juguler les attaques, le ministère de l’Agriculture a pris la décision, dans un arrêté daté du 7 août, de porter de 4 kg/ha/an à 5 kg/ha/an la dose de cuivre utilisable au vignoble. Il faudra toutefois veiller à ce que les apports de cuivre ne dépassent pas la dose de 28 kg/ha sur la période 2019-2025. La dérogation, valable 120 jours, devrait notamment soulager les viticulteurs bio, pour lesquels le cuivre constitue la seule parade, à deux facteurs limitants près. Le souffre n’agit qu’en préventif et par contact, ce qui oblige à réintervenir après des cumuls de pluie de 15 à 20 mm, moyennant des doses comprises entre 100 g/ha et 500 g/ha selon le contexte.

Des impacts sur le milieu et sur la vinification

Le cuivre est depuis plus de 130 ans (1886) une matière active dont l’efficacité contre le mildiou de la vigne n’a jamais été prise en défaut.

En 2019, dans le cadre du processus européen de réexamen des substances actives, la dose de cuivre maximale autorisée est passée de 6 kg/ha/an à 4 kg/ha/an.

Si cette dose permet peu ou prou de juguler le mildiou les années à forte pression, l’objectif reste d’en réduire usage au maximum, eu égards aux impacts du métal sur les oiseaux, les mammifères, les organismes aquatiques ou encore les macro-organismes tels que les vers de terre.

Au chai, si le cuivre n’a aucune incidence sur les fermentations avec levurage, il a en revanche des impacts sur le temps de latence en fermentation spontanée. Il réduit par ailleurs la concentration en composés volatiles en blanc et en rosé.

Les associations de cuivre avec des huiles essentielles, le recours à des cépages résistants ou encore les flash UV constituent des pistes de réduction d’emploi des fongicides au vignoble.