Le foie gras digère mal l’encadrement des promotions

Entre confinement et encadrement des volumes promotionnels, la filière foie gras fait face à une baisse de ses ventes, mais compte sur l’attrait des consommateurs pour ce produit phare de la gastronomie française pour les fêtes de fin d’année.

Victimes de la loi Egalim sur l’encadrement des promotions, les ventes de foie gras ont chuté de 32 % lors de la pré-saison festive (mi-octobre à mi-novembre 2019) et de 11 % sur la saison festive (mi-octobre 2019 – janvier 2020), fait savoir Marie-Pierre Pé, directrice du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog).

La loi du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire (Egalim) a mis en place, pour une durée de deux ans, l’encadrement en valeur (34%) et en volume (25%) des opérations promotionnelles financées par les distributeurs sur la vente de denrées alimentaires. Or, les ventes de foie gras en magasin dépendent beaucoup de la mise en avant des produits, notamment lors de la pré-saison festive.

« Nous avons arpenté les couloirs des ministères, de l’Elysée à Bercy, afin de demander une dérogation pour le plafond de 25% des volumes mis en avant », indique Michel Fruchet, président du Cifog. L’interprofession a fini par obtenir gain de cause : « Toute entreprise dont les résultats ont été affectés par la loi Egalim peut désormais demander une dérogation », fait savoir Michel Fruchet.

Deuxième handicap : le confinement

Le confinement est ensuite venu mettre un deuxième coup de frein à la commercialisation du foie gras, dont les débouchés se font à 40% via la restauration et à 15% à l’export.

L’interprofession met désormais le paquet sur la communication pour soutenir la consommation en cette fin d’année 2020. « Si on rate Noël, on est mal », lâche sans ambages Michel Fruchet. Une vaste opération de communication a ainsi été mise en place par la filière, qui compte sur l’hédonisme des Français pour se faire plaisir au moment des fêtes, même en comités réduits.

Les marques s’adaptent d’ailleurs pour proposer des mini-formats : torchons de 100 g pour des tranches adaptées aux toasts, lingots de 130 g pour les entrées, etc. 

Selon l’interprofession, les marques mettent davantage en avant l’origine des produits, une information à laquelle les Français sont sensibles. Le logo « Foie gras de France », lancé à l’automne 2019, peut ainsi être apposé en complément des signes de qualité Label rouge et IGP.

Enfin, la filière a joué sur la transparence en organisant, pendant les journées du Patrimoine les 19 et 20 septembre, des portes ouvertes chez une trentaine d’éleveurs. « Ça a été un franc succès, avec plus de 1 200 visiteurs sur les deux jours », se réjouit Marie-Pierre Pé, notant « l’importance de ce contact direct avec le consommateur ».

L'interprofession du foie gras dévoile, à travers cette vidéo, les coulisses de la filière.