Le lait de brebis porteur dans le renouvellement des éleveurs, les brebis viande à la traîne

À l’instar de la filière caprine, les brebis laitières attirent les jeunes avec la possibilité de faire de la transformation fromagère. Les ovins allaitants peinent à se stabiliser.

La population des éleveurs de ruminants marque un fort vieillissement depuis le début des années 2000. Dans les secteurs bovins, en particulier laitier, il est lié à l’abandon de la politique de préretraite-installation à la fin des années 1990, ce qui a contribué à diviser par deux les niveaux d’installation par an. Pour les secteurs viande (bovine et ovine), il est aussi dû au maintien en activité d’éleveurs à plus de 62 ans qui préfèrent conserver les aides de la PAC (en particulier avec ICHN) plutôt que toucher une faible retraite. Les installations plus tardives (plus de 40 ans), en reconversion professionnelle par exemple, sont en nette croissance depuis 2010 et contribuent aussi à ce phénomène. D’après les données de la MSA, elles représentent un quart des installations en ovins viande, 21 % des exploitations en caprins, 15 % en bovins lait. Ainsi, la production nationale gagnerait de nouveaux éleveurs mais ceux-ci ne font pas baisser la moyenne d’âge.

Un tiers des éleveurs ont moins de 40 ans

Pour le lait comme pour la viande, le pourcentage d’éleveurs de moins de 40 ans s’établit autour de 30 %. La différence est plus marquée sur le pourcentage des éleveurs de plus de 50 ans, qui avoisine les 50 % en ovins allaitants, pour seulement dépasser de peu les 40 % en brebis laitières. D’après les données de la MSA, les effectifs en petits ruminants sont relativement stables puisque entre 2010 et 2018, la population des éleveurs n’a régressé que de 0,3 % (contre 2,8 % en bovins lait et mixte). D’autres chiffres montrent encore des signaux positifs : le taux de remplacement en ovin allaitant est proche de 100 %. Pour la brebis laitière, le développement ou la stabilisation des collectes incitent l’installation, de même que la production fermière. Cependant, cet engouement pour la transformation à la ferme amène une nouvelle dynamique de carrière, avec davantage de turn-over et des éleveurs qui envisagent des carrières plus courtes qu’auparavant.