Le port d’Odessa bombardé après un accord signé entre la Russie et l’Ukraine

Au lendemain d’un accord signé entre la Russie, l’Ukraine, la Turquie, et l’ONU pour l’ouverture de couloirs d’exportation des grains en mer Noire, le port d’Odessa a été bombardé. L’Ukraine espère néanmoins reprendre prochainement ses exportations maritimes.

Selon le porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne, Iouri Ignat, des missiles russes ont touché le 23 juillet le port d'Odessa. "Le port d'Odessa, où les céréales sont traitées pour l'expédition, a été bombardé. Nous avons abattu deux missiles, et deux autres missiles ont touché le territoire portuaire, où, évidemment, il y a des céréales", a-t-il précisé.

La Russie a nié toute implication dans les frappes contre le port d'Odessa, a affirmé le jour même le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar. "Les Russes nous ont dit qu'ils n'avaient absolument rien à voir avec cette attaque et qu'ils examinaient la question de très près", a déclaré M. Akar, alors que Moscou n'avait pas réagi officiellement.

M. Akar a par ailleurs affirmé que la Turquie était "préoccupée" par ces frappes contre le port d'Odessa, survenues au lendemain de la signature à Istanbul par Kiev et Moscou d'un accord sur la reprise des exportations de céréales ukrainiennes. "Nous continuerons à assumer nos responsabilités dans l'accord auquel nous sommes parvenus hier", a toutefois ajouté M. Akar.

Céréales bloquées

L'Ukraine et la Russie avaient fini par signer le 22 juillet, avec la Turquie et l'Onu, l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes en mer Noire, lors d'une cérémonie inédite entre pays en guerre. Cet accord doit permettre l'exportation des 20 à 25 millions de tonnes de grain bloquées en Ukraine en raison du conflit en cours.

L'Ukraine a dit le 25 juillet s'attendre à reprendre ses premières exportations de céréales depuis le début de la guerre "dès cette semaine", malgré le bombardement du grand port d'Odessa. "Nous nous attendons à ce que l'accord commence à fonctionner dans les prochains jours et nous prévoyons qu'un centre de coordination sera mis en place à Istanbul dans les prochains jours. Nous préparons tout pour commencer dès cette semaine", a déclaré le ministre ukrainien de l'Infrastructure Oleksandre Koubrakov, lors d'une conférence de presse.

Selon lui, l'entrave principale à la reprise des exportations est le risque de bombardements russes, comme l'illustre la frappe ayant visé le port d'Odessa sur la mer Noire, d'importance vitale. M. Koubrakov a appelé les garants de l'accord, la Turquie et l'ONU, à garantir la sécurité des convois ukrainiens. "Si les parties ne garantissent pas la sécurité, cela ne marchera pas", a-t-il prévenu.

Déminage

Les exportations sont également entravées par la présence de mines marines, disséminées par les forces ukrainiennes pour se prémunir d'un assaut amphibie russe. Selon le ministre, le déminage n'aura lieu que "dans le couloir nécessaire pour les exportations". Des navires ukrainiens accompagneront les convois, qui pourront transporter non seulement des céréales, mais aussi des fertilisants, a-t-il ajouté.

Le vice-ministre de l'Infrastructure, Iouri Vaskov, a précisé que le port de Tchornomorsk (sud-ouest) sera le premier à fonctionner pour les exportations, suivi par celui d'Odessa (sud), puis par celui de Pivdenny (sud-ouest). "Dans les deux prochaines semaines, nous serons techniquement prêts à effectuer des exportations de céréales depuis tous les ports ukrainiens", a-t-il affirmé