Le prix du blé au plus haut depuis 2012

Le cours du blé revient sur les niveaux les plus hauts de la décennie, sous l’effet d’un resserrement de l’offre et d’une demande toujours plus forte.

Les cours du blé sur l’échéance décembre 2021 sur Euronext s’affichent au-dessus des 270 €/t, au plus haut depuis 2012. « Il faut dire que la demande mondiale reste présente, malgré les niveaux de prix actuels, à l’image du récent achat égyptien, et des appels d’offres en provenance de Turquie et du Pakistan lancés ces derniers jours », analyse le cabinet Agritel. « A cela s’ajoutent des rumeurs sur la mise en place de quota à l’export de blé en Russie, les taxes à l’export actuelles ne suffisant plus à ralentir l’inflation au sein du pays », poursuit le cabinet.

La flambée des cours du gaz et du pétrole bouleverse également le marché, avec toujours pour conséquence des craintes sur les approvisionnements d’engrais.

Forte demande mondiale

Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les prix alimentaires reviennent sur leurs plus hauts de la décennie. Publié le 7 octobre, l’indice FAO des prix des produits alimentaires, qui mesure la variation mensuelle des cours internationaux d’un panier de produits alimentaires de base, s’établit à 130 points, et se rapproche du niveau record enregistré en 2011 (131,9 points).

L’Indice FAO des prix des céréales est en hausse de 27% par rapport à l’an dernier. Parmi les principales céréales, les prix du blé sont ceux qui ont le plus augmenté : ils progressent de près de 4% entre août et septembre et de pas moins de 41% sur un an. « Le resserrement des disponibilités exportables dans un contexte de forte demande mondiale a continué de tirer vers le haut les prix internationaux du blé », indique la FAO.

Production record

La production mondiale de céréales en 2021 devrait atteindre 2 800 millions de tonnes, un record historique qui, néanmoins, ne suffira pas à répondre aux besoins de consommation prévus pour la campagne de commercialisation 2021-2022, selon les prévisions de la FAO. Les stocks mondiaux seraient ainsi en diminution.

L’organisation prévoit que 776,7 millions de tonnes de blé seront récoltées en 2021 et que la hausse des rendements prévue en Europe de l’Est et en Australie devrait compenser la baisse de la production à laquelle on s’attend, compte tenu des conditions météorologiques et de la diminution des superficies plantées au Canada et en Russie.

« Parmi les principales céréales, le blé nous intéressera particulièrement dans les semaines à venir, car il faudra voir comment évolue la demande face à des prix qui augmentent rapidement », estime Abdolreza Abbassian, économiste principal à la FAO.