Le rugby auvergnat dans la mêlée parisienne derrière Ovalie

Rugby et élevage, deux mondes qui partagent un grand nombre de valeurs, justifiant un partenariat entre les clubs auvergnats et la race salers, à l’honneur du 59e Salon de l’agriculture.

Que l’on croit ou non à la numérologie, quelque part sur un grand agenda cosmique, il était gravé que 2023 serait l’année d’Ovalie tout comme de l’ovalie... Un alignement des planètes qui a certes échappé à Nostradamus mais qui a sauté aux yeux des responsables de la race salers dont le code (racial) n’est autre que... 23. Rien d’étonnant dès lors que la salers trône cette année sur l’affiche du temple parisien de l’agriculture.

Un événement qui précèdera de quelques mois seulement un autre grand rendez-vous international, le Mondial de rugby organisé sur son sol par la France.
 

Des valeurs communes


L’occasion était trop belle pour ne pas transformer l’essai du rapprochement entre deux mondes, celui de l’élevage et du rugby, habitués à l’adversité et qui se nourrissent de semblables valeurs, celles du courage et de l’engagement, de la persévérance, du combat aussi, de l’abnégation parfois. Deux univers qui se respectent et qui seront ensemble dans la mêlée parisienne pour porter haut les couleurs de l’Auvergne et son élevage. “Lorsqu’on a choisi l’exploitation de Michel et Marine et qu’ils nous ont dit que la vache s’appelait Ovalie, ça a fait tilt, on n’a pas réfléchi plus longtemps”, a relaté mercredi 15 février Frédéric Canal, président du Herd-book salers, qui avait donné rendez-vous aux clubs de rugby cantaliens et puydômois, sur l’exploitation des Van Simmertier pour lancer une opération partenariale engagée avec les deux comités départementaux de rugby.

En l’occurrence une tombola dotée d’une cinquantaine de lots, comme autant de maillots offerts par les clubs amateurs et professionnels des deux départements, au premier rangs desquels l’ASM et le Stade aurillacois. Et parce que le berceau de la salers déborde sur la Corrèze voisine, le CA Brive a lui aussi joué le jeu.
Le coup d’envoi de la tombola sera officiellement donné ce samedi 25 février, jour d’ouverture du Salon de l’agriculture (et veille d’un France-Écosse) porte de Versailles, en version papier et numérique, et le tirage au sort est lui planifié courant mai, lors d’un match de l’ASM, qui verra en amont Ovalie fouler le terrain du Michelin.

On se laisse le droit de participer à d’autres opérations”, a glissé Frédéric Canal, en réponse à la suggestion de Philippe Fabre, vice-président du conseil départemental du Cantal et supporter indéfectible du Stade aurillacois. L’éleveur corrézien rappelant au passage que nombre de joueurs
- dont Michel Van Simmertier - et joueuses, y compris internationaux, sont issus du milieu agricole. Propos confirmés par le coach du Saca, Roméo Gontinéac : “Comme les rugbymen, les agriculteurs travaillent durs, sont toujours prêts au défi, à se mesurer aux autres avec leurs produits, à être les meilleurs sur la scène nationale et internationale”, estime l’ancien international roumain.  
“Quand on a été contactés par le Herd-book salers pour ce projet, ça nous a semblé complètement naturel de nous y associer. Ce qu’on essaie de faire, c’est de mettre en avant la qualité de l’agriculture propre à nos territoires et dieu sait si la salers veut dire quelque chose pour nous !”, a abonde Jean-Yves Dijol, délégué de la Ligue de rugby Aura, appelant de ses vœux à conforter et pérenniser ce partenariat.


Ovalie à Paris avant... le Michelin


Tandis que Philippe Fabre saluait une “belle initiative”, son collègue Bertrand Barraud, maire d’Issoire et président de la communauté d’agglo du pays d’Issoire, retenait trois motifs de satisfaction : la mise en avant par cette opération du Cézallier, “le plus beau territoire d’Auvergne”,

 Fils de bouchers, Christophe Samson, qui a soulevé trois fois le bouclier de Brennus (avec l’ASM et Castres) et capé cinq fois avec le XV de France, se dit admiratif du travail des éleveurs, qu’il juge injustement dénigrés.
Quant à Ovalie, décidément, elle a une nouvelle fois justifié son statut, se prêtant sans un geste d’agacement aux séances photos et de selfies, acceptant nonchalamment la présence de Zaza, une drôle de cousine mascotte du Stade aurillacois. Après avoir donné naissance à des jumeaux, Ovalie est fin prête pour Paris.