Les Jeux olympiques et paralympiques à l’épreuve de la sécurité alimentaire

Le ministère de l’Agriculture, en charge depuis le 1er janvier dernier de la police sanitaire unique, annonce le renforcement des mesures préventives et des contrôles, en vue d’assurer la sécurité sanitaire des 13 millions de repas servis sur les sites des Jeux olympiques et paralympiques.

« Le risque des toxi-infections alimentaires collectives est classé à l’un des plus hauts niveaux de risques par le ministère de l’Intérieur, qui considère que l’impact direct sur le bon déroulement des épreuves mais aussi l’impact en termes de réputation peuvent être élevés ». C’est ce que fait savoir le ministère de l’Agriculture, qui en porte l’entière responsabilité, plus précisément la Direction générale de l’alimentation (DGAL). Jusqu’au 31 décembre 2023, cette Administration la partageait avec la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), sous la tutelle du ministère de l’Economie et des Finances,. Objectif : « augmenter significativement le nombre de contrôles et permettre au ministère de l’Agriculture de développer une gestion intégrée des risques sanitaires liés à l’alimentation, quel que soit le type de risque et la filière concernée ».

Contrôles renforcés avant et pendant les JOP

Concrètement, avant la réforme, une tomate au champ était contrôlée par le DGAL et un fois transformée, par la DGCCRF. Désormais, la DGAL opère sur du champ à l’assiette, sur l’ensemble des catégories alimentaires et des risques (microbiologiques, physiques, chimiques). La DGAL s’est déjà mise en ordre de marche. En date du 12 avril, 1500 contrôles ciblés « JOP » ont été réalisés en Ile-de-France, sachant que d’ici à l’ouverture des Jeux, tous les établissements assurant la restauration sur les sites olympiques (athlètes, bénévoles, salariés des JOP, médias, famille olympique) seront systématiquement contrôlés. Environ 13 millions de repas seront servis sur les différents sites des Jeux.

Et après les JOP ?

Si les Jeux olympiques et paralympiques vont constituer un moment fort, et de vérité, pour cette la police sanitaire unique, le ministère de l’Agriculture entend pousser « plus vite, plus haut, plus fort » sa nouvelle mission, en diligentant 100.000 contrôles sur l’ensemble de l’année, soit le double de ceux effectués en 2023. Ils concernent les établissements dit de « remise directe » (restaurants commerciaux, commerces de bouche, commerces de détail, GMS...), au nombre de 600.000 en France. En tenant ce rythme olympique, l’ensemble des établissements aura été contrôlé lors des six prochaines années, offrant une vision exhaustive et globale du niveau sanitaire des établissements, tenus par ailleurs d’élaborer leur propre dispositif de gestion des risques.  « Cette connaissance fine du secteur permettra de mieux cibler les contrôles et de faire évoluer notre stratégie de gestion des risques sanitaires », assure le ministère de l’Agriculture.