Les niveaux des nappes phréatiques majoritairement en hausse

A fin février, les situations sont satisfaisantes sur la plupart des nappes et les niveaux sont généralement au-dessus de ceux habituellement observés, selon le BRGM. Des niveaux bas et modérément bas sont néanmoins enregistrés en Alsace, Bourgogne, vallée du Rhône et Provence.

Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), la situation au mois de février est très satisfaisante sur une grande partie du territoire. La recharge a été conséquente et les niveaux des nappes sont au-dessus des moyennes mensuelles. Sur un total de 30 indicateurs jaugeant la variation du niveau d’eau par rapport aux deux mois précédents, 28 sont orientés à la hausse et deux actent une stabilité.

Sur le nord du territoire, l’état des nappes est satisfaisant avec des niveaux proches des moyennes mensuelles à hauts, à l’exception de la nappe des alluvions d’Alsace et des cailloutis du Sundgau, où la situation est plus hétérogène. Les niveaux augmentent et sont généralement modérément hauts. Cependant, la recharge n’est pas suffisante sur la bordure sud de la plaine d’Alsace et sur le Sundgau. Les niveaux des nappes de ces secteurs demeurent bas à très bas.

28 indicateurs sur 30 témoignent d’une évolution à la hausse de la recharge des nappes (Crédit photo : BRGM)
28 indicateurs sur 30 témoignent d’une évolution à la hausse de la recharge des nappes (Crédit photo : BRGM)

La situation reste très favorable sur le sud-ouest du territoire, en Vendée et dans le bassin Adour-Garonne. Les niveaux étaient déjà majoritairement supérieurs ou proches des moyennes mensuelles lors de la période d’étiage de septembre-octobre 2020. La recharge hivernale très excédentaire a permis d’améliorer l’état des nappes.

La situation reste par contre fragile sur les nappes des couloirs du Rhône et de la Saône. Les niveaux sont modérément bas sur les nappes des alluvions et corridors fluvio-glaciaires du Rhône amont et moyen et proches de la moyenne mensuelle sur les nappes des alluvions et cailloutis de Bourgogne-Franche-Comté. Sur le littoral méditerranéen, la situation est plus contrastée. Du fait d’une recharge déficitaire, l’état des nappes s’est dégradée. En février, les niveaux sont proches ou au-dessus des moyennes mensuelles sur les nappes de Corse, de la Côte d’Azur, du Languedoc et du Roussillon. La situation est moins satisfaisante sur les calcaires karstiques et les alluvions des régions montpelliéraine, nîmoise, de Provence et des Alpes sud. Les niveaux sont parfois très inférieurs aux niveaux moyens.

Prévisions incertaines

Selon le BRGM, les prévisions saisonnières de Météo France sur la période de mars à mai (« pas de scénario privilégié ») ne permettent pas de se projeter sur l’évolution des niveaux des nappes pour les prochaines semaines. Or la recharge va perdurer tant que les apports en eau seront plus importants que la vidange naturelle des nappes vers leurs exutoires.

Sur les nappes réactives (alluvions récentes, calcaires du Jurassique et Crétacé, socle de Bretagne et du Massif Central), les tendances du mois de mars dépendront des cumuls pluviométriques, de l’évapotranspiration et/ou de la reprise de la végétation. Une pluviométrie suffisante permettra de maintenir la recharge en mars. Au contraire, une absence de pluviométrie suffisante et/ou une activation de la végétation engendreront des niveaux stables ou en baisse et la situation pourraient alors se dégrader.

Fin février, la recharge est toujours très active sur les nappes inertielles de la craie et des formations du Tertiaire d’Artois-Picardie, du Bassin parisien et de la Beauce. Elle devrait perdurer jusqu’en avril, du fait de l’infiltration lente des pluies abondantes de l’hiver. Les niveaux devraient donc rester en hausse en mars et la situation devrait continuer à s’améliorer lentement.