Loire-Atlantique - Hellfest, paradis du muscadet

Le muscadet a toute sa place au sein du festival Hellfest de Clisson. Certes, avec 20 000 litres environ, il a encore de la marge avant d'atteindre les 400 000 litres de bière !

Il est bien loin le temps où quelques religieux intégristes venaient répandre de l'eau bénite sur les festivaliers, pour leur demander de ne pas s’adonner à leur culte satanique. Alors que la 14e édition du Hellfest vient de se tenir à Clisson, réunissant 180 000 personnes du 20 au 23 juin, on trouvera bien peu de gens du cru pour se plaindre du festival et surtout pas les vignerons ! 
Depuis les débuts, en 2006, le monde viticole, et plus généralement le monde agricole, est associé au Hellfest. Tout simplement parce qu’il se déroule sur des terrains agricoles ! « Une partie des terres sont louées à l'année. Une autre partie, seulement pour le temps du festival. Ce sont des prairies et elles sont fauchées environ 15 jours avant le début du Hellfest », rappelle Frédéric Loiret, vigneron clissonnais impliqué depuis 2006 dans l’organisation de la présence viticole.
«  Il y a eu un peu de vignes arrachées, mais le festival a payé leur replantage ailleurs ». Et Frédéric Loiret de rappeler que Ben Barbaud, le directeur du festival, est un enfant du vignoble : il a même étudié au Lycée agricole Charles Peguy, où il a passé un BTS technico-commercial en vin et spiritueux.

Un bar de 300 m2

Le lieu névralgique, c'est le bar à muscadet. La petite cahute de 6 m2 en 2006 est devenue un bar de 300 m2, animé par 82 bénévoles : les vignerons en activité des sept domaines clissonnais, leurs familles, leurs amis proches, leurs collaborateurs…
Le bar à muscadet se situe au fond d'un espace arboré , dans lequel les festivaliers viennent prendre le frais, espace délimité par le portail du « Kingdom of muscadet ». Conçu en 2013 par le collectif artistique Barbe Verte de Saint-Fiacre-sur-Maine, en partenariat avec Interloire, ce portail monumental constitue désormais un des points de repères inratables du festival.
Au bar, on consomme du vin, au verre ou au pichet. Tout vient de Bag in box car les bouteilles sont proscrites sur le site, sécurité oblige. Chaque année les volumes de vins vendus augmentent.  L’an dernier, on était à 17 000 litres ; cette année, on a dépassé les 18 400 l. Le muscadet se taille la part du lion des ventes, avec 60 % des volumes, le reste étant du gamay rosé (25 %) et du gamay rouge (15 %). Le muscadet vendu est un sèvre et maine tout simple, issu des vignes de la commune, frais et fruité.

Un moment exutoire et qui resserre les liens entre vignerons

Frédéric Loiret gère l'équipe de bénévoles : chacun doit réaliser au total 16 heures de permanence, sur trois journées. Les conditions sont difficiles (le bruit est tel qu’il faut crier toute le temps), mais les bénévoles affichent un sourire sans faille. «  Les gens sont super gentils, l’ambiance est très bon enfant » remarque Maryline Salaud, bénévole et inspectrice viticole dans le civil. « Et l’organisation est top, le système cashless, c’est génial ».
Frédéric Loiret voit aussi le festival comme un moment exutoire, pour des vignerons rudement éprouvés par le gel et par les conditions économiques difficiles. « On fait des heures, mais cela renforce nos relations pour le reste de l’année ». Et ils n’entendent autour d’eux que des compliments sur leur travail.  Y compris de la part du directeur : «  Ben vient nous voir chaque jour, pour prendre son apéro ».

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