Naïo s’invite dans le binage des betteraves sucrières

Après le maraichage (Oz et Dino) et la vigne (Ted), le constructeur teste son robot enjambeur Dino en betterave sucrière, via un partenariat avec le semencier allemand Strube, filiale du groupe français Deleplanque.

L'entreprise toulousaine passe la barrière des espèces et des frontières et s'offre une incartade hors de ses plates-bandes, en signant un accord de partenariat avec Strube pour explorer les perspectives du désherbage robotisé en betteraves sucrières. Le semencier allemand, qui dispose d'un catalogue de 250 variétés (betterave sucrière, blé, tournesol, pois et maïs doux), est depuis 2018 une filiale du groupe français Deleplanque, troisième opérateur européen en matière de semences de betteraves sucrières.

« Strube, dans sa position de fournisseur responsable de la chaîne de valeur betterave-sucre, a décidé d'être acteur du progrès non seulement comme sélectionneur, mais aussi en nouvelles techniques de culture de la betterave », déclare dans un communiqué son directeur général Martin Reisige. « Nous sommes convaincus que l'agriculture de précision et la robotique joueront un rôle important pour relever les défis du futur ».

Binage inter-rang et inter-plant

Parmi ces défis figure celui de l'affranchissement aux produits phytosanitaires, dont les herbicides. Début 2020, Strube et Naïo avaient déjà entamé une collaboration en convertissant le robot Dino au monitoring des dynamiques de levée et de développement végétatif, au moyen de caméras multispectrales, avec géoréférencement des données collectées. L'objectif consiste à discriminer la vitesse de recouvrement du sol des variétés, un facteur influençant l'emprise des mauvaises herbes et par voie de conséquence la stratégie de désherbage. Suite au nouvel accord, Dino a rechaussé ses socs, herses étrilles et autres doigts Kress pour s'attaquer aux mauvaises herbes, avec une emprise d'1,60 m par passage. Le robot enjambeur est d'autant plus enclin à désherber qu'il est désormais capable d'aller chercher les adventices sur le rang (en plus de l'inter-rang), grâce à des lames animées électriquement, couplées à un système de détection et d'identification des plants. Les premiers résultats sont attendus pour ce printemps.