Météo : un été largement automnal

En France le mois de juillet aura été très pluvieux, moyennement ensoleillé et avec des températures situées légèrement en-dessous des normales climatiques. Nicolas Le Friant, météorologiste chez DTN, dresse le bilan du mois et les prévisions pour les jours à venir.

Après un mois de juin chaud mais très pluvieux, « ce mois de juillet est resté dans la même lignée avec des précipitations nettement excédentaires sur la moitié nord jusqu’au lyonnais alors qu’elles ont été, à contrario de juin, déficitaires entre l’Aquitaine, les Pyrénées, le Roussillon, le Var, les Alpes Maritimes et la Corse malgré un bon arrosage observé au cours des derniers jours du mois », détaille Nicolas Le Friant, météorologiste chez DTN.

A l’échelle du pays, l’excédent pluviométrique dépasse les 30%, « ce qui en fait le mois de juillet le plus humide depuis celui de 2014 qui fut exceptionnel », précise-t-il. A noter l’épisode très pluvieux, entre le 11 et 14 juillet, sur le nord-est du pays jusqu’au Rhône, qui a occasionné des inondations. Ces dernières ont d’ailleurs été historiques en Allemagne ainsi qu’en Belgique.

Déficit de températures

Concernant les températures, « ce mois de juillet se termine par une valeur moyenne assez similaire à celle relevée au mois de juin, poursuit le météorologiste. Rappelons que le mois de juin 2021 s’était soldé par une anomalie positive de 2°C par rapport aux normales et ce mois de juillet se termine par un léger déficit ». Les seules régions où les températures ont été plus élevées que la moyenne sont la Corse et l’ouest de la Bretagne avec entre 1 et 2 degrés d’excédent.

Enfin, « l’ensoleillement est également déficitaire de 10 à 15% et c’est l’ensemble du pays qui est concerné par ce manque de luminosité en conséquence directe avec ce temps fréquemment pluvieux », indique Nicolas Le Friant.

Tout ceci s’explique par la persistance d’un flux orienté à l’ouest dirigeant de l’air humide et frais en provenance de l’Océan Atlantique. « Résultat, des gouttes froides, des perturbations et des zones instables ont fréquemment transité d’ouest en est du pays au cours du mois, poursuit le météorologiste. Nous avons même eu le droit à une tempête exceptionnelle entre le lundi 5 et le mardi 6 juillet sur le nord-ouest de la France avec des rafales maximales de 143 km/h à Ouessant, 120 km/h à l’île de Batz, 113 km/h à Brest (record pour un mois de juillet) ou encore 102 km/h à Belle-Île ».

Prévisions pour la première décade d’août

Pour la première décade du mois d’août, les prévisions restent fraiches et pluvieuses, à l’image de ce mois de juillet. « Selon les dernières prévisions des modèles météorologiques, il est tout à fait probable et envisageable d’observer la persistance d’un flux d’ouest océanique et perturbé pour la première décade de ce mois d’août 2021 », indique Nicolas Le Friant.

En conséquence, DTN prévoit un déficit des températures, un excédent de la pluviométrie et surtout un manque d’ensoleillement. « Les seules régions qui vont échapper à ce type de temps, davantage automnal qu’estival, seront celles bordant la Méditerranée. En effet, dans ce genre de contexte, le Mistral et la Tramontane soufflent de façon régulière et il faudra donc également se méfier des incendies qui pourraient se déclarer », conclut Nicolas Le Friant.

Anomalies des précipitations entre le 2 et le 9 août 2021 (source : DTN)