Néonicotinoïdes : premier feu vert du Parlement français à leur réintroduction provisoire

Les députés français ont donné un premier feu vert, mais sous conditions, au projet de loi permettant la réintroduction provisoire des néonicotinoïdes afin de sauver la filière betteraves, en dépit de la ferme opposition des défenseurs de l'environnement.

Les députés, qui examinaient le 23 septembre le projet de loi controversé en commission des affaires économiques, ont validé le texte en lui apportant certains garde-fous, conformes aux attentes du groupe LREM (le parti du président Emmanuel Macron), mais loin de satisfaire les opposants qui réclament son abandon pur et simple.

Une partie d'entre eux avaient en milieu de journée manifesté leur colère à quelques encablures de la chambre basse, en organisant un happening de "577 abeilles", soit le nombre des députés à l'Assemblée nationale, sur l'esplanade des Invalides, au milieu de la fumée soufflée par des enfumoirs d'apiculteurs.

Dans une tribune parue sur le site internet du journal Le Monde, quelque 150 personnalités de gauche et écologistes ont par ailleurs alerté sur le "recul démocratique majeur" et le "contresens historique" que constitue à leurs yeux le projet de loi.

Parmi les six amendements adoptés par la commission, un conseil de surveillance où figureront quatre parlementaires a notamment été créé, afin d'encadrer les dérogations. Les députés ont en outre précisé que les dérogations visaient explicitement les betteraves sucrières, ce que le gouvernement avait certifié, sans vouloir l'inscrire dans le texte, craignant une censure du Conseil constitutionnel.

En commission, les députés ont aussi voté pour interdire, après l'usage de néonicotinoïdes, les cultures attirant les pollinisateurs, pendant un temps encore à déterminer. Les députés doivent désormais débattre du texte en séance, le 5 octobre.