Plan de relance agricole (1/4) : agroécologie et localisme plébiscités

Un tiers de l’enveloppe allouée à l’agriculture et à l’alimentation, soit 400 millions d'euros, vise à accélérer la conversion de l’agriculture à l’agroécologie. Le soutien aux circuits de proximité constitue son pendant alimentaire.

Planter 7000 kilomètres de haies dans les deux ans à venir, moyennant un budget de 50 millions d’euros : c’est l’une des mesures emblématiques du volet agricole du Plan de relance, présenté par le gouvernement le 3 septembre dernier, et dont l’enveloppe globale atteint 100 milliards d’euros, abondée à hauteur de 40% par l’Union européenne. Réservoir de biodiversité, amortisseur des excès climatiques, captation de carbone, source de biomatériaux ou de biocombustibles : les haies sont à la croisée de différents enjeux environnementaux et climatiques.

En matière de décarbonation toujours, le Plan de relance institue par ailleurs la réalisation d’un bilan carbone chez tous les nouveaux installés, dans le but d’établir un diagnostic de départ et de baliser une trajectoire de réduction, avec tous les leviers et conseils assortis.

Le crédit d’impôt bio étendu à la HVE niveau 3

Plus que des kilomètres de haies, dont le déroulé devrait atteindre 97 000 km à l’issue du Plan, ce sont les logo AB (Agriculture biologique) et HVE (Haute valeur environnementale) qui constituent les véritables marqueurs de la transition agroécologique, aux yeux du ministère de l’Agriculture.

Le Plan de relance le confirme : le fonds Avenir Bio sera ainsi renforcé de 60 millions d’euros tandis que la certification HVE 3 va elle aussi bénéficier d’un crédit d’impôt, doté de 70 et 80 millions d’euros. Rappelons que le niveau 3 de la HVE constitue l’exigence la plus forte de cette certification, puisqu’elle impose des obligations de résultat, et pas seulement de moyens comme les niveaux 1 et 2, sur quatre axes que sont la biodiversité, la stratégie phytosanitaire, la gestion de la fertilisation et celle de la ressource en eau.

Certification franco-française, la HVE a l’avantage d’offrir une transition par paliers. Elle constitue une carte maîtresse pour Julien Denormandie, qui escompte bien « la pousser au plan européen dans le cadre de la réforme de la Pac », comme l’a déclaré le ministre lors de la présentation du Plan de relance.

Circuits de proximité

Aux côtés des aides directes allouées à la production, le Plan fait aussi la part belle à la relocalisation du triptyque production-transformation-distribution et au développement des circuits de proximité, sous toutes leurs formes : restauration scolaire des écoles maternelles et primaires, développement des Projets alimentaires territoriaux (PAT), soutien aux Amap, aux épiceries solidaires ou encore à la création de 1000 restaurants éco-responsables.

Une attention particulière sera portée aux acteurs (groupements d’achats, coopératives de consommateurs, magasins de producteurs, associations, entreprises, start-ups...), soucieuses de mettre à la portée des personnes les plus défavorisées une alimentation saine, sure, durable, de qualité et locale.

Autant d’orientations qui ne sont pas sans rappeler le second volet des États généraux de l’alimentation (EGA) du début de la mandature actuelle, l’agroécologie s’inscrivant quant à elle dans la ligne de la précédente. Afin d’attirer des forces vives dans les territoires et soutenir le renouvellement des générations, une campagne de communication en faveur de l’enseignement agricole sera également lancée.

Tous les articles de la série :

Plan de relance agricole (1/4) : agroécologie et localisme plébiscités

Plan de relance agricole (2/4) : moderniser les élevages et les abattoirs

Plan de relance agricole (3/4) : des légumineuses pour tous

Plan de relance agricole (4/4) : changer de matériel pour changer de pratiques