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Plan de relance agricole (4/4) : changer de matériel pour changer de pratiques
L’adoption de pratiques plus respectueuses de l’environnement passe souvent par l’investissement en matériels et technologies innovants. Le Plan de relance flèche 250 millions d’euros pour moderniser le parc, dont 135 millions d’aides directes à l’investissement. Les outils de lutte contre le gel et la grêle sont également ciblés.
Réduire les impacts liés aux pratiques agricoles (biodiversité, tassement, contaminations, émissions de gaz à effet de serre...) tout en en faisant preuve de sobriété aux plans énergétique, phytosanitaire, hydrique ou encore en matière d’alimentation minérale, et si possible en offrant en prime la parade aux aléas climatiques : tel est le défi qui s’impose à l’agriculture.
Un défi qui est d'autant plus ardu que le temps et la société pressent. Mais les espoirs sont permis. Depuis quelques années, l’agronomie a puisé dans ses ressources et a commencé à émettre des solutions pratiques. En matière de fertilisation par exemple, le renforcement de l’efficience passe par la localisation des apports, qu’il s’agisse des engrais starter en vue favoriser le démarrage d’une culture (qui résistera mieux aux bio-agresseurs et aux aléas climatiques), du phosphore dont la disponibilité et la faible mobilité constituent des facteurs limitant les rendements) ou encore de l’azote (sous réserve que la législation l’autorise). La localisation intéresse également les produits phytosanitaires, tels que les anti-limaces.
Trois trémies, trois intrants
Les cultures associées sont également très prometteuses en matière d’agroécologie. La combinaison la plus emblématique est constituée du colza et de la féverole, cette dernière contribuant à la fertilisation du colza (entre 30 et 40 kg/ha), à la moindre compétition des adventices (jusqu’à 40% comparativement à un colza seul) et à la régulation d’insectes tels que les altises (par effet de brouillage), le tout étant crédité d’un grain de rendement de l’ordre de 3 q/ha.
En blé, les associations variétales sont de nature à extérioriser des rendements supérieurs et/ou à maximiser la qualité (taux de protéines), sinon à réduire la sensibilité aux maladies.
On n’oublie pas les mélanges de couverts végétaux en interculture, aux avantages presque aussi nombreux que les espèces en jeu : structuration du sol par la colonisation racinaire, préservation de la vie biologique, prévention des risques d’excès d’eau (asphyxie) et d’érosion (éolienne et hydrique), diminution des risques de lessivage des éléments fertilisants, limitation de l’évapotranspiration, maximisation de la réserve utile, séquestration du carbone, enrichissement du sol en matière organique, contribution à la fertilisation, préservation de la biodiversité...
Pour mettre en œuvre ces pratiques innovantes, mieux vaut être équipé d’un semoir à deux ou trois trémies, pour apporter simultanément deux ou trois intrants, dans le strict respect des doses et/ou des densités préconisées, avec une qualité de placement en terre optimisée pour chacun d’eux.
Tours anti-grêle et filets anti-grêle
Ce type de matériel sera, à compter de 2021, éligible au soutien à l’investissement, auquel le Plan de relance alloue un budget de 135 millions d’euros. La liste des matériels éligibles reste à préciser mais elle devrait concerner de nombreuses familles dans le domaine du travail et de l’entretien mécanique du sol, de la pulvérisation, des épandeurs d’engrais et de fumier, sans oublier le numérique et la robotique. Les jeunes installés devraient être ciblés en priorité et pour faciliter l’appropriation de ces nouveaux équipements et de ces nouvelles pratiques. Dans la même optique, le Plan intègre un volet formation. Les constructeurs bénéficieront de leur côté d’une enveloppe de 15 millions d’euros pour poursuivre leurs efforts de recherche et de développement.
Dans le secteur de la viticulture, de l’arboriculture et des cultures spécialisées, des aides seront octroyées pour limiter les risques et les dégâts liés au gel et à la grêle.