Plan Ecoantibio 3 : top départ pour le 1er des 5 appels à projets

Le ministère de l’Agriculture crédite le 3ème plan de lutte contre l’antibiorésistance de 10 millions d’euros décliné en 5 appels à projets, destinés à accélérer la recherche et à faire évoluer les pratiques.

En France, l’antibiorésistance est la cause de 5000 décès annuels. D’ici à 2035, en l’absence de réponse, on estime que l’antibiorésistance pourrait responsable d’une diminution moyenne de l’espèce de deux ans. D’ici à 2050, elle pourrait engendrer la mort de 2,4 millions de personnes d’ici à 2050 en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. Tels sont quelques éléments, émanant du ministère de l’Agriculture, et qui donnent à prendre conscience de la problématique. Et les éleveurs dans tout cela ? « La plupart des antibiotiques utilisés en santé animale sont aussi utilisés en santé humaine et les résistances des bactéries aux antibiotiques peuvent donc se transmettre de l’animal à l’homme », répond le même ministère, invoquant le concept « une seule santé » : agir sur la santé animale permet d’agir sur la santé humaine.

La réussite des Plans Ecoantibio 1 et 2

Ni la problématique ni la prise de conscience ne sont nouvelles. Dès 2011, les pouvoirs publics lançaient le Plan Ecoantibio, répliqué quelques années plus tard, avec au soutien un budget de 9 millions d’euros ayant permis de financer plus de 200 projets de recherche et développement. Résultats ? En dix ans, les Plans Écoantibio 1 et 2 ont permis de réduire de 52% l’exposition des animaux d’élevage aux antibiotiques

La baisse est encore plus spectaculaire pour les antibiotiques dit critiques, tels que les céphalosporines de 3ème et de 4ème génération, qui constituent la seule option pour le traitement de certaines maladies infectieuses graves chez l’homme : elle atteint -95% en dix ans chez les animaux d’élevage et -65% chez les chiens et chats.

Bien que les objectifs initiaux aient été largement dépassés, le ministère de l’Agriculture lançait en novembre dernier, le Plan Ecoantibio 3, destiné à amplifier les deux premiers plans, en portant l’accent sur la prévention, et en l’élargissant aux antifongiques, antiprotozoaires et antiviraux.

1er appel à projets pour 2 millions d’euros

Le Plan Ecoantibio 3 va désormais entrer dans sa phase opérationnelle avec le lancement d’un premier appel à projets, crédité de 2 millions d’euros. Sont visés les projets d’action, tels que la sensibilisation, la formation des professionnels vétérinaires et des éleveurs à la problématique de l’antibiorésistance, des projets de recherche à moyen et long terme qui visent à avoir une meilleure connaissance des pratiques pouvant induire des résistances aux antibiotiques ou aux antiparasitaires, ainsi que des projets de recherche pour mieux agir et limiter l’apparition et la diffusion de l’antibiorésistance.

L’annonce en a été faite au lycée agricole de Mirecourt (Vosges) le 15 avril, un établissement choisi à dessein pour ses bonnes pratiques en la matière, son implication dans la recherche appliquée et bien évidemment ses missions de formation des éleveurs, un des volets du Plan Ecoantibio 3. Les établissements scolaires peuvent du reste se porter candidats à l’appel à projets.