Point final à un contentieux de plus de 250 ans

Un phénomène hydrogéologique très particulier a fait la notoriété de la rivière Serre.

Elle se divise en deux bras sur la commune de Saint Martin de Lenne. L’un d’eux continue à couler dans la vallée de la Serre jusqu’à rejoindre l’Aveyron, l’autre disparait, via la Ribeyrette, sous terre au pied de Pierrefiche au lieu-dit « le Trou du Souci ». Après un long trajet souterrain, l’eau ressort, à 1500 m de là, à la résurgence des Douzes et forme le ruisseau de Glassac, avant de se jeter dans le Lot.

Cette particularité du Causse de Sévérac a donné lieu à de nombreux contentieux sur la répartition des eaux entre les habitants de la vallée de la Serre et ceux de la vallée du Lot. Le plus ancien conflit renseigné est daté de 1753. Au début des années 2000 ces conflits persistaient. Les services de l’État et le Syndicat de rivière se sont mobilisés pour tenter de les résoudre.

En décembre 2013, un arrêté préfectoral statuait la répartition des débits : «2/3 du débit pour la Serre et 1/3 pour la Ribeyrette, jusqu’à la capacité maximum de la perte du Trou du Souci. Cette répartition doit se faire sans intervention humaine ». Plusieurs années d’études ont été nécessaires pour dimensionner les ouvrages hydrauliques et assurer la continuité écologique via une passe à poisson. Le calcul de la ligne d’eau étant rendu très complexe, un modèle hydraulique a donc été construit et calé par le bureau d’études CEREG, pour simuler la répartition des débits tant en situation d’étiage (débit l’été) qu’en crues.

Le Syndicat Mixte du Bassin Versant Aveyron Amont (SMBV2A), qui a pris le relais du SIAH HVA, a réalisé les travaux de restauration de la continuité écologique et de répartition des débits avec le bureau d’études en maîtrise d’oeuvre. L’entreprise NGE et ses sous-traitants (ITC, CONTE et AUGLANS) ont veillé à chaque étape. Les services de l’Etat (DDT et OFB) ont mesuré les débits durant une année hydrologique. L’objectif était de vérifier la bonne répartition des écoulements.

En septembre, les dispositifs provisoires de régulations ont été scellés et un relevé altimétrique de contrôle a été réalisé. Les travaux permettent à la fois de maintenir un débit dans la Serre et la Ribeyrette et de restaurer la continuité écologique. La Serre devient quasi franchissable dans sa totalité. Michel Artus, président du SMBV2A, a retracé l’implication forte de ses prédécesseurs, dont M. Mercadier, pour résoudre ce contentieux. Un discours partagé par M. Cros, maire de Saint Martin de Lenne. Cette action a bénéficié du soutien financier de l’Europe via le FEDER dans le cadre du Programme de Restauration de la Biodiversité du PNR des Grands Causses, de l’Agence de l’Eau Adour Garonne, de la Région Occitanie et de la Communauté de communes Des Causses à l’Aubrac et des communes concernées de la vallée de la Serre et du Lot