Prix du blé : la Russie aux manettes

[Le point des marchés] En hausse depuis plusieurs mois, les prix du blé russe ont fini par dégringoler fin mars, entraînant les prix européens à la baisse. Le point sur la situation en mer Noire avec Angélika Melikian, spécialiste des marchés russophones chez Agritel.

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La taxe à l’exportation instaurée par le gouvernement russe a finalement porté ses fruits. Afin de contenir la hausse des prix sur son marché domestique, la Russie avait imposé une taxe à l’exportation, visant à réduire la compétitivité de son blé sur le marché mondial, d’abord de 25 €/t en février, puis de 50 €/t le 1er mars. La stratégie avait tout d’abord eu l’effet inverse d’accélérer la hausse des cotations russes, avant de finalement entraîner un effondrement des cours fin mars. 

“Les agriculteurs, qui avaient tenu bon pendant trois mois, ont finalement cédé à la tension du marché et ont vendu leur blé à un prix inférieur”, indique Angélika Melikian, spécialiste des marchés russophones chez Agritel. Une décision également alimentée par les bonnes conditions de culture des blés en sortie d’hiver. Les prix du blé tendre à l’exportation en provenance de la mer Noire ont ainsi perdu 40 $/t en un mois.

Malgré de bonnes conditions de culture et des surfaces de blé d’hiver en hausse, "la route est encore longue jusqu’à la récolte, note Angélika, qui invite les agriculteurs à rester aux aguets sur la situation en mer Noire. Les blés d’hiver accusent deux à trois semaines de retard en Ukraine et en Russie en raison d’un hiver long et froid. Les risques climatiques sont encore possibles".