Production et consommation alimentaires plutôt en forme en France

Les branches de l’agriculture et de l’alimentation rejoignent globalement leur niveau d’avant crise et font mieux que bien d’autres secteurs. Quelques bémols existent.

Au deuxième trimestre de 2021, la branche de l’agriculture, sylviculture et pêche, en termes de production, a enregistré des pertes d’activité économique de – 2,4 % par rapport au niveau atteint au quatrième trimestre de 2019, dernier trimestre de référence en termes d’activité économique normale d’avant la crise de la Covid-19, selon le nouveau point de conjoncture tenu par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) du 7 septembre. Cet écart était de – 1,8 % au premier trimestre et devrait se situer à – 1 % pour chacun des deux trimestres à venir, sauf aléa.

La fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac est repassée au-dessus de la référence de 2019 (+ 2,1 % après + 0,5 % pour ces deux premiers trimestres et + 4 % attendus pour chacun des trimestres suivants en 2021).

La consommation des ménages dans la branche agriculture, sylviculture et pêche était encore à 2,3 % en dessous de son niveau de la référence de 2019 à la fin du deuxième trimestre de 2021 et devrait se situer à – 4 % et – 3 % au cours des deux trimestres de fin d’année. La consommation dans le secteur de la fabrication des denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac ressort à + 2 % au deuxième trimestre 2021 comparé à la référence de 2019. Elle devrait être tout juste à l’équilibre au troisième trimestre et être positive (+ 1 %) au quatrième.

Tensions sur les approvisionnements

Dans l’ensemble, l’activité économique agro-alimentaire du pays « s’est maintenu au-dessus de son niveau d’avant crise » peut-on lire dans la publication de l’Insee. Et surtout, ces activités sont beaucoup plus proches d’un retour à la normale par rapport à bien d’autres branches d’activités du pays.

Mais des tensions apparaissent sur les approvisionnements, même si agriculture et alimentaire ne sont pas les plus touchés. Un peu plus de 20 % des entreprises de l’agroalimentaire expriment des difficultés d’approvisionnement limitant leur production (55 % dans les biens d’équipement). L’Insee souligne aussi qu’en juillet 2021, « les prix agricoles à la production ont ainsi augmenté d’environ 8 % sur un an » et que « parmi les services, les prix de production du transport maritime et côtier de fret ont augmenté très fortement en raison de la hausse soutenue de la demande ». On note aussi une « insuffisance de personnel dans certains secteurs, notamment les transports routiers de marchandises ».

Pour l’ensemble de l’économie nationale, l’Insee table désormais sur un PIB qui devrait croître de 2,7 % au troisième trimestre 2021 et de 0,5 % au quatrième. Cela donnerait + 6,25 % sur 2021 au lieu de + 6 % prévu. Côté consommation, l’institut prévoit un niveau de consommation des ménages qui retrouverait au quatrième trimestre son niveau d’avant crise.  Mais certains secteurs vont continuer à éprouver des difficultés pour retrouver ce niveau. C’est le cas pour les achats de véhicules, les services de transports mais aussi l’hébergement-restauration. En 2021, la consommation des ménages progresserait de 4,5 % contre une baisse de 7,2 % en 2020.

L’inflation pourrait temporairement dépasser le niveau des 2 % sans pour autant vraiment créer de tension sur les salaires dans un premier temps. Le taux d’épargne des ménages français flirte toujours avec les 20 % et se situe donc encore nettement à son niveau moyen de 15 %.

Enfin, l’Insee a commencé à étudier l’effet « Pass sanitaire » : peu d’impacts juste après sa mise en service dans les cinémas, les bars-cafés, les discothèques et les lieux touristiques (attractions, musées, expo…) au vu des transactions bancaires enregistrées. En revanche, on enregistre une baisse des dépenses dans les restaurants à partir du 9 août.