Réduire ses charges : et si on faisait appel à une ETA ?

[Témoignage] Aurélien Chopineau a repris l’exploitation familiale de polyculture-élevage à Neuvydeux-Clochers, dans le Cher. Par ailleurs, à la tête d’un entreprise de BTP, il délègue une partie des travaux de grandes cultures à une ETA.

Aurélien Chopineau a démarré sa vie professionnelle en 2010, en créant une entreprise de BTP avec son frère Mathieu. Deux ans plus tard, un concours de circonstances l’amène à revenir sur la ferme familiale en polyculture-élevage, à Neuvy-deux-Clochers (18).

Doté d’un parc matériel peu fourni, il investit alors petit à petit dans un tracteur, des outils de travail du sol, un semoir à engrais… investissement qu’il fait en même temps qu’il achète des animaux. En 2019, l’exploitation compte 180 ha de cultures d’hiver et de printemps qu’il fait faire en entreprise. Il ne délègue que 50 % des travaux, essentiellement les semis, les traitements et les récoltes car il entend rester double actif pour le moment.

UN CHOIX MÛREMENT RÉFLÉCHI

Plusieurs points militent en faveur de cette stratégie de recours à l’ETA. « Le matériel est à un coût onéreux et l’exploitation doit rester rentable », rapporte Aurélien Chopineau. En effet, il faut pouvoir amortir le matériel.  

"« Par exemple, pour les outils de préparation du sol, l’amortissement à sept ans est réalisable et rentable mais pas pour une moissonneuse-batteuse, même en prenant une bas de gamme »"

C’est d’autant plus difficile actuellement car sa conduite d’exploitation évolue, il allonge ses rotations et introduit donc de nouvelles cultures qui requièrent parfois du matériel plus spécifique. Les conditions climatiques sont un autre critère qui guide son choix. « La météo est de plus en plus instable et irrégulière. Pour une même activité, il faudrait presque avoir des outils différents », observe-t-il. Et de prendre pour exemple les semis d’automne qui ne s’appréhendent pas de la même façon en sol sec qu’en sol détrempé. Or ces situations sont désormais fréquentes ! Le troisième point qu’il met en avant, c’est la main-d’œuvre. En tant qu’entrepreneur, il connaît les difficultés qu’il y a à recruter et celles, plus globalement, liées à la gestion du personnel, notamment concernant les aspects administratifs trop chronophages.

« Pour les semis, cela me revient à 54 euros/ha tout compris. Si j’avais investi dans un semoir TCS, je pense que j’en aurais pour 65 euros/ha, coût auquel il faut ajouter le carburant, le tracteur et le chauffeur. Là, je fournis juste les semences. Idem pour le battage des céréales, le travail revient à 93 euros/ha alors qu’avec ma propre moissonneuse-batteuse j’en aurais pour 100 euros/ha, plus les autres frais, juge Aurélien Chopineau. De plus, l’ETA possède des outils performants, le temps gagné sur les travaux n’est pas négligeable. »

Ces prix ont augmenté car l’ETA fait face, elle aussi, à des hausses de charges, surtout depuis 2021, mais globalement les prix restent corrects, estime-t-il. Un autre avantage pour lui, c’est que le recours à l’ETA lui facilite le travail. « Je gagne du temps sur l’entretien du matériel. Et si une panne intervient, c’est l’ETA qui sait la gérer au mieux et immédiatement. Le problème est généralement réglé rapidement, l’ETA est assurée pour ça », apprécie le jeune éleveur.

UN ACCORD ORAL

« Je n’ai pas signé de contrat écrit avec mon ETA car je ne lui fais pas faire mes travaux à 100 %. Donc le contrat est juste oral », poursuit-il. L’ETA assure la mission, l’organisation de travail et ses salariés, comme elle l’entend. « Je peux la solliciter une quinzaine de jours avant les besoins, on se coordonne, elle organise le planning en essayant de contenter tous ses clients », ajoute-t-il.

Bien sûr, l’ETA réalise les travaux en fonction du matériel qu’elle a en sa possession. Ce qui peut, très marginalement, ne pas satisfaire totalement les attentes d’Aurélien Chopineau. Il apprécierait, par exemple, de garder plus de paille pour ses animaux, ce qui n’est pas forcément compatible avec certaines moissonneuses-batteuses. Mais globalement « ça se passe bien » et il n’a pas changé d’ETA depuis cinq ans. Travailler avec une ETA est aussi une affaire de confiance !