[Témoignage] Je préfère déléguer mes travaux agricoles et passer du temps avec mes vaches

Au Louroux, Hein Van de Pol délègue la majorité des travaux des champs à des entrepreneurs de travaux agricoles. Un choix qu’il revendique, lui qui préfère passer du temps auprès de ses vaches laitières.

Installé au Louroux (Indre-et-Loire) en 2015 avec 75 vaches laitières et 70 hectares, Hein Van de Pol a depuis agrandi son exploitation. Le troupeau est passé à 210 prim’holstein, et 70 hectares ont été repris au début des années 2020. 35 hectares sont désormais consacrés à la culture de blé, et quelques parcelles sont semées en tournesol. Pour le troupeau, maïs et ray-grass italien alimentent les rations.

Avec un salarié à mi-temps et un apprenti, difficile de tout gérer. Le jeune agriculteur délègue donc une grande partie des travaux des champs à des entreprises de travail agricole. « Je fais faire le fauchage, l’andainage et l’ensilage du ray-grass, les traitements du blé et du maïs, la préparation du sol, le semis et l’ensilage de maïs, les moissons… », détaille-t-il. L’éleveur a fait le choix de la prestation de service pour un aspect principalement financier.

"Quand on s’installe, c’est difficile au niveau financier. Et quand on compte le coût du matériel, du carburant, du tracteur, de l’entretien, de la main-d’œuvre, c’est plus intéressant de faire appel à une ETA. Acheter un matériel ne serait pas rentable."

Mais les raisons sont multiples et ne se cantonnent pas à l’aspect pécuniaire. « Il n’est pas évident de trouver de la main-d’œuvre, donc c’est une solution face à ça. Et de mon côté, je n’ai pas envie de passer mon temps sur le tracteur dans les champs, sans compter le temps d’entretien et de réparation. Je préfère être avec mes animaux »

CONSTRUIRE UNE RELATION DE CONFIANCE

Hein Van de Pol a ainsi trouvé la solution de la prestation pour se dégager du temps, sachant qu’il est associé de l’unité de méthanisation SAS Méthaconnect, qui implique pour lui d’être d’astreinte une semaine sur quatre. Le jeune agriculteur conserve tout de même la réalisation de certains travaux de cultures, qui varient en fonction des années, « car ça motive notre salarié et notre apprenti. Ça diversifie leurs missions », estime-t-il. Il lui arrive notamment de se charger des semis, pour lesquels il est équipé.

Avec Mathieu Jucquois, entrepreneur à Braslou, Hein Van de Pol a établi une relation de confiance. Il lui confie les travaux relatifs au ray-grass et au maïs. « On se voit une ou deux fois par an pour organiser et planifier les choses, indique l’éleveur. Ça se passe bien au niveau des délais d’intervention. Evidemment, il faut accepter d’être flexible au niveau du planning. J’apprécie l’honnêteté : s’il n’est pas en mesure d’assurer le chantier, il me le dit. C’est important, je pense, de travailler avec quelqu’un qui a la même vision des choses que nous. »

Hein Van de Pol affectionne aussi les échanges avec les entrepreneurs sur les pratiques, une occasion d’améliorer ses méthodes de travail et de tirer les leçons de ce qui ne fonctionne pas. « L’avantage des ETA, c’est aussi qu’elles disposent de matériels puissants et récents, donc j’estime qu’on s’y retrouve au niveau du débit et de la qualité du chantier, confie l’agriculteur. Pour l’ensilage par exemple, la coupe est plus fine, avec un broyage du grain plus fin aussi. » L’éleveur ne reviendrait pas en arrière. Pour lui, si on trouve des personnes de confiance à qui déléguer, c’est une solution pour se dégager du temps et limiter la charge de travail.