Renouvellement des générations : et si vous (re)passiez la seconde ?

560.000 élèves de seconde générale et technologique sont en quête d’un stage « d’observation » de deux semaines en entreprise. Pourquoi pas agricole ? L’occasion de susciter des vocations sinon de retisser des liens distendus, sur fond de crise existentielle.

L’année scolaire 2023/2024 inaugure une nouvelle séquence pédagogique consistant, pour chaque élève de seconde générale et technologique, à réaliser un stage d’observation de deux semaines (17-28 juin) dans une entreprise, une association ou encore un service public. Objectifs : « améliorer la politique d’orientation des jeunes et rendre toujours plus dynamique le lien entre l’école et les entreprises ainsi que tous les employeurs, publics comme privés ».

De la « reconquête du mois de juin »....

Pour l’Education nationale, il s’agit accessoirement de s’atteler à la « reconquête du mois de juin », phagocyté par les épreuves du baccalauréat, ne laissant pas d’autre choix aux élèves de 2nd que de prendre... la clé des champs. Alors pourquoi pas au sens propre ? Les exploitations agricoles sont en effet susceptibles d’accueillir ce contingent fort de 560.000 membres, durant deux semaines du 17 au 18 juin. Il suffit pour cela de déposer son offre de stage sur l’espace dédié de la plateforme « 1 jeune, 1 solution », de répondre aux candidatures avant de valider, toujours en ligne, la convention de stage, stage dont le rapport est « optionnel ». Le Code de l’éducation prévoit que la séquence d’observation peut ne pas se limiter à « de l’observation » et que les élèves peuvent « participer à des activités de l’entreprise ».

... la reconquête du public

Pour les agriculteurs, ce stage d’observation peut constituer le moyen de retisser du lien avec un public sociologiquement et géographiquement toujours plus distant, alors qu’il constitue une bonne partie de la réponse au défi posé par le renouvellement des générations, chefs d’exploitation et salariés confondus. Le « Projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture », qui sera présenté en Conseil des ministre le 29 mars, entend apporter sa pierre à l’édifice, en provoquant un « choc d’attractivité ». À partir de la rentrée scolaire 2024, chaque enfant scolarisé dans une école élémentaire bénéficiera d’au moins une action de « découverte » de l’activité agricole, tandis que les collégiens auront la possibilité de découvrir les métiers lors d’un stage « immersif ». Les élèves de seconde vont inaugurer ce processus de reconnexion dès le mois de juin. Une bonne occasion de leur tendre le manche.