Semer le blé dur entre le 20 octobre et le 20 novembre

Les semis approchent pour le blé dur… La sécurisation de la culture réside en grande partie dans la réussite de son implantation. Voici les préconisations pour raisonner dates et densités dans le Centre/Ile-de-France.

La sécurisation de la culture de blé dur réside en grande partie dans la réussite de son implantation. La qualité de cette implantation (date, densité et conditions de semis) a d’autant plus d’impact que les conditions de culture sont limitantes : déficit hydrique marqué (comme au printemps 2022), excès d’eau en hiver, pression parasitaire,...

A quelle date semer ?

Comme pour le blé tendre, le choix de la date de semis pour une variété de blé dur devrait permettre de minimiser les risques de gel pendant la montaison et les risques d’échaudage en fin de cycle.

Toutes les variétés de blé dur cultivées sont alternatives. Leur développement est essentiellement lié à la température : il n’y a pas, ou très peu, de freins liés à la durée du jour, contrairement au blé tendre. Cela se traduit par des développements très rapides si l’automne et l’hiver sont doux. A l’inverse, si l’hiver est froid, le blé dur verra son développement ralenti et ses stades retardés. De manière générale, il est plutôt précoce à la faveur des températures douces, ce qui l’expose plus fortement aux risques de gel printanier. Il est donc important de ne pas semer le blé dur trop tôt, surtout lorsqu’il est noté précoce à montaison.

Dans notre région, les semis réalisés entre le 20 octobre et le 20 novembre permettent généralement au blé dur d’atteindre son rendement maximal.

A noter que la date de semis est également à raisonner selon le niveau d’enherbement de la parcelle. Face à cette problématique, due aux solutions réduites et à la recrudescence de résistances, retarder la date de semis sur les parcelles sales reste un levier efficace et facilement mobilisable.

Attention, au-delà de l’optimum de date, il est primordial que le semis soit fait dans de bonnes conditions afin de permettre une implantation rapide et de qualité.

Et quelle densité de semis viser ?

 

RECHERCHER UN NOMBRE D’ÉPIS SUFFISANT SANS RISQUER LA VERSE

Le blé dur est plus fortement pénalisé que le blé tendre par des défauts de peuplement ou par une sécheresse montaison. Mais les excès de densités, souvent observés, sont aussi très préjudiciables : ils augmentent les risques de maladies et de verse, qui induisent une forte baisse de la qualité (fusarioses, moucheture). Un excès de végétation augmente également la sensibilité à la sécheresse en fin de cycle.

NI TROP DENSE, NI TROP CLAIR

Le coefficient de tallage épis est plus fortement pénalisé en semis tardif que pour un blé tendre. Il convient donc d’augmenter les peuplements en plantes de l’ordre de 15 % par rapport au blé tendre en semis tardifs. En sols de limons argileux, on cherchera à obtenir un peuplement sortie hiver de 220 à 250 pieds/m² pour un semis réalisé avant le 25 octobre, et d’environ 300 pieds/m² pour un semis réalisé après le 5 novembre.

Les derniers essais réalisés dans la région confirment, qu’en sol de limons, pour un semis fin octobre, les densités optimales se situent entre 170 et 220 plantes/m² en sortie hiver.

Des chiffres compris entre 200 et 300 gr/m² permettent les meilleurs rendements. C’est le type de sol, la date et les conditions de semis qui déterminent la densité de semis optimale.

Attention à la vérification du taux de germination des semences si elles ont une origine ferme.