[SIA 2024] « Une plaque à Paris, c’est 4 euros de plus le kilo de carcasse »

Thierry Pujolle présente Pick au concours de la Gasconne des Pyrénées, dans la catégorie bœuf gascon Label Rouge. En jeu : une plus-value potentielle de 50% du kilo de carcasse.

« Au marché du gras de Saint-Gaudens, je pourrais négocier Pick, mon bœuf gascon Label Rouge que j’élève depuis cinq ans maintenant, entre 8 et 8,50 euros le kilo de carcasse. Mais si je fais un podium à Paris, ça peut monter à 12 euros le kilo dans une boucherie de prestige parisienne ». En deux phrases, l’éleveur originaire de Ponlat-Taillebourg (Haute-Garonne) résume l’enjeu du Concours général agricole : un (très) long travail préparatoire pour une (un peu moins) hypothétique récompense puisque six bêtes se sont hissées en finale. Une chance sur deux pour Pick de décrocher le sésame.

C’est en 1997 qu’a été créé le Label Rouge Bœuf Gascon « Pure Race, Pur Goût », premier Label gros bovin affilié à une race rustique. En 2021, il deviendra le Label Rouge Gasconne des Pyrénées qui se divise désormais en 2 catégories : le Label Rouge « Le vrai bœuf ! » pour les vrais boeufs (mâles castrés de plus de 3 ans) et le Label Rouge « Laissez-vous fondre ! » pour les autres animaux (vaches et génisses).

Pendant cinq ans, au moins une fois par jour, quelques caresses tout en haut de la colonne vertébrale, l’un des secrets du bœuf gascon Label Rouge
Pendant cinq ans, au moins une fois par jour, quelques caresses tout en haut de la colonne vertébrale, l’un des secrets du bœuf gascon Label Rouge

Grâce à des pratiques ancestrales et au savoir-faire des éleveurs et bouchers, le Bœuf Gascon procure une viande aussi tendre que juteuse, persillée, à la saveur délicate et au parfum incomparable, selon l’organisme en charge de la promotion de la race.

"Comme on dit chez moi, les promesses rendent les fous joyeux"

L’an passé, pour sa première participation à Paris, Thierry Pujolle a fait une deuxième place au concours des reproducteurs, avec Palombe, dans la catégorie « vaches non suitées ». Pas mal pour un éleveur double actif, conducteur d’engin à plein temps et élevant une quarantaine de bêtes sur 20 ha. « C’est l’héritage de mon père et de mon grand-père », explique l’éleveur, rappelant que la race a bien failli disparaître. Une sorte d’instinct de survie donc mais dont la lignée pourrait toutefois s’arrêter avec Thierry, père de deux garçons. « Je fais tout pour qu’ils s’éloignent », dit-il, lui qui a manifesté en janvier dernier, au « rond-point de la route de Luchon » à quelques encablures de l’emblématique barrage de Carbonne. « Comme on dit chez moi, les promesses rendent les fous joyeux ».