[Témoignage] Le projet Recup a pour objectif de limiter l’érosion et le ruissellement des produits phytosanitaires

Témoignage de Jean-Michel Collet, CTIFL-Caté et Aurélie Le Goff-Prat, Caté, sur le projet Recup (Reconception des cultures sous paillage plastique).

« Le projet Recup (Reconception des cultures sous paillage plastique) a pour objectif de limiter l’érosion et le transfert par ruissellement des produits phytosanitaires. Il consiste à étudier et quantifier les ruissellements des eaux de surface qui entraînent des particules de sol et des substances solubles. Deux facteurs concourent à augmenter les risques : la pente et le paillage plastique des cultures. En effet, les cultures paillées sont imperméabilisées à 60-70 %, ce qui concentre les eaux de pluie sur les 30 à 40 % restants. Il y a alors présomption de risques importants d’entraînement des pesticides par ruissellement. Le projet Recup, mis en œuvre par le Caté avec le financement de l’agence de l’eau Loire-Bretagne, porte sur deux cultures : l’échalote (risque au début du printemps) et la courgette (risque fin d’automne). Recup étudie simultanément deux leviers. La réduction des applications des pesticides par notamment l’usage de variétés résistantes aux maladies et du désherbage mécanique ; et la réduction du ruissellement par le binage (maintien d’une structure motteuse en surface) et le barbuttage (procédé de binage laissant de petites buttes dans les allées tous les mètres), semis de plantes compagnes dans les allées (ray-grass seul ou en mélange avec du trèfle). Les premiers résultats obtenus sur courgette montrent que le binage des allées réduit le ruissellement jusqu’aux premières récoltes. Puis au-delà de trois passages répétés, le tassement du sol annule le bénéfice du binage. L’enherbement des allées, couplé à un paillage biodégradable (car l’enlèvement d’un paillage polyéthylène est difficile en fin de culture avec l’enherbement) permettent une réduction importante du ruissellement. Le projet Récup est reconduit sur deux ans. »

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