Tuberculose bovine : la préfète signe l’arrêté de régulation des blaireaux

Mercredi 7 avril 2021, la préfète de l’Orne Françoise Tahéri a signé l’arrêté ordonnant les prélèvements de blaireaux dans les zones définies à risque de tuberculose bovine. L’arrêté a été soumis à consultation du public du 23 février au 16 mars 2021.

« C’est un soulagement. Je suis heureux que l’on démarre la régulation des blaireaux », lâche Yvan Burel, président du GDS Orne, en réaction à l’arrêté préfectoral autorisant le prélèvement de ces animaux pour lutter contre la tuberculose bovine. Françoise Tahéri, préfète du département, a signé le texte le 7 avril. La décision fait suite à la découverte d’un blaireau détecté positif à la tuberculose bovine en octobre, au Mesnil-Hubert-sur-Orne. La zone de prophylaxie est alors passée au niveau 3 du plan Sylvatub. « Cela signifie que nous renforçons le contrôle de la faune sauvage, expliquait en décembre Karine Proux, directrice adjointe de la protection des populations. Nous avons défini une zone dite à risque de dix kilomètres autour du lieu où a été retrouvé le blaireau. » Depuis décembre, les services de l’État ont suivi les étapes pour prendre l’arrêté de régulation. « J’ai conscience qu’il faut respecter la procédure, mais ça a été long », regrette Yvan Burel.

178 contributions

Avant d’être signé, l’arrêté a été soumis à consultation publique pendant près d’un mois. En sont sorties 178 contributions. « Trois messages viennent de l’Orne. Vingt et un administrés se sont prononcés en faveur du projet d’arrêté au motif que, pour la plupart d’entre eux, les populations de blaireaux sont en surnombre. Il est à noter que plusieurs messages présentent des avis similaires tant sur le fond que sur la forme (copier-coller). 155 administrés se sont prononcés contre le projet d’arrêté. Là aussi, de nombreux messages présentent des avis similaires tant sur le fond que sur la forme (copier-coller) », rapporte la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP), dans la synthèse des observations et propositions du public. Entre autres motifs d’opposition : disproportion entre le nombre d’animaux trouvés infectés (un spécimen) et les mesures d’éradication ; inadéquation des pratiques d’élevage ; barbarie de la vénerie sous terre ; prélèvements représentant une menace pour la survie de l’espèce ; inscription de l’espèce à l’annexe III de la convention de Berne impliquant que sa chasse et sa destruction administrative soient strictement encadrées, etc. La préfecture considère que les observations sont, dans leur ensemble, « non étayées par les considérations se rapportant au territoire […] et qu’elles ne remettent pas en cause l’objet de ce projet d’arrêté ». « Les contributions ne collent pas avec la réalité du terrain, plaide Yvan Burel. Que valent les vies de 1 400 bovins contre celles de 44 blaireaux ? » Et d’ajouter : « une quarantaine de blaireaux prélevés, c’est le minimum ».

Sécuriser la mise à l’herbe

L’arrêté, acté début avril, stipule les objectifs de prélèvements : dans la zone infectée, 44 blaireaux adultes prélevés et analysés, surveillance systématique d’un terrier trouvé infecté jusqu’à disparition de tout signe d’activité ; dans la zone tampon, collecte et analyse des cadavres de blaireaux tués en période de chasse ; dans la zone de prospection, prélèvements ciblés dans les terriers situés à un kilomètre autour des pâtures susceptibles d’être infectées (échantillon d’un à deux blaireaux). Le piégeage des animaux revient aux piégeurs agréés, coordonnés par les aux lieutenants de louveterie. « Je salue l’implication de toutes les personnes », reprend Yvan Burel. Le président du GDS insiste sur l’importance d’avoir « un état des lieux de la faune sauvage. Nous, éleveurs, avons besoin de sécuriser la mise à l’herbe de nos animaux grâce à la régulation des blaireaux ».

Pratique
Les blaireaux trouvés morts sur les routes dans les zones infectée, tampon et de prospection, doivent être signalés au réseau Sagir, via la Fédération des chasseurs de l’Orne : tél. 02 33 67 99 39 ; ou bien à l’Office français de la biodiversité : tél. 02 33 67 19 20.
Liste des 17 communes dans la zone infectée de la zone à risque (2 km autour du Mesnil-Hubert-sur-Orne) : Athis-de-l’Orne ; Berjou ; Breel ; Cahan ; La Carneille ; La Foret-Auvray ; La Lande-saint-Simeon ; Les Tourailles ; Menil-Hubert-sur-Orne ; Notre-Dame-du-Rocher ; Ronfeugerai ; Saint-Pierre-du-Regard ; Saint-Philbert-sur-Orne ; Sainte-Honorine-la-Chardonne ; Sainte-Honorine-la-Guillaume ; Segrie-Fontaine ; Taillebois.
Liste des 24 communes dans la zone tampon de la zone à risque (de 2 à 10 km autour du Mesnil-Hubert-sur-Orne) : Aubusson ; Bazoches-au-Houlme ; Caligny ; Cerisy-Belle-Etoile ; Chenedouit ; Cramenil ; Durcet ; Echalou ; Flers ; La Bazoque ; La Lande-Patry ; La Selle-la-Forge ; Landigou ; Les Rotours ; Ménil-Gondouin ; Ménil-Hermei ; Ménil-Vin ; Montilly-sur-Noireau ; Rabodanges ; Saint-André-de-Briouze ; Saint-Aubert-sur-Orne ; Saint-Georges-des-Groseillers ; Sainte-Croix-sur-Orne ; Sainte-Opportune.