Un Plan pollinisateurs à 115 millions d’euros pour 2021-2026

Le gouvernement lance un Plan à 360° destiné à enrayer le déclin des pollinisateurs. Le nouvel arrêté « abeilles » du 20 novembre 2021 en constitue l’un des leviers d’action.

Enrayer le déclin des pollinisateurs, par tous les moyens possibles, en mobilisant plus de 40 acteurs au sein d’un Comité de suivi, en l’articulant avec les autres politiques publiques que sont la Politique agricole commune ou la Stratégie nationale pour la biodiversité et répondant aux objectifs de la Commission européenne fixés dans la Stratégie biodiversité : tel est l’objectif du « Plan national en faveur des pollinisateurs et de la pollinisation ».

Le plan, qui va se déployer entre 2021 et 2026, bénéficie d’un budget « d’au moins » 115 millions d’euros, les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique n’excluant par le ralliement financier de collectivités ou d’entreprises privées telles que les sociétés d’autoroute.

Consensus et conséquences

En préambule, les ministères rappellent qu’un « consensus scientifique a progressivement émergé pour expliquer les phénomènes d’affaiblissement, d’effondrement ou de mortalités de colonies d’abeille mellifère par des causes multifactorielles d’origine sanitaire, d’érosion de la diversité florale notamment des espaces agricoles mais également par l’exposition aux produits phytopharmaceutiques ». A l’échelle mondiale, près de 90% des plantes à fleurs dépendent, au moins en partie, de la pollinisation par les insectes et environ 35 % de ce que nous mangeons est lié à l’action des pollinisateurs. En 2005, la contribution du service de pollinisation à l’agriculture mondiale a été évaluée à 153 milliards d’euros, ce qui représentait 10 % de la valeur totale de la production agricole mondiale utilisée pour l’alimentation humaine.

Les objectifs du Plan

Sous la gouverne d’un Comité de suivi rassemblant plus de 40 parties prenantes, le plan pollinisateurs liste une trentaine d’actions visant à améliorer les connaissances scientifiques, à préserver le bon état de santé des abeilles et autres pollinisateurs, à activer des leviers techniques et économiques auprès des agriculteurs, apiculteurs et forestiers, à vulgariser les pratiques agricoles favorables aux pollinisateurs ou encore à accompagner les autres secteurs d’activités (aménagements urbains, infrastructures linéaires, sites industriels, sites à grande emprise foncière, aires protégées.

Traiter entre deux heures avant et trois heures après le coucher du soleil

Un volet concerne également les conditions d’homologation et d’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Son cadre est d’ores-et-déjà fixé et consigné dans l’arrêté du 20 novembre 2021, abrogeant l’ex-décret « abeilles » du 28 novembre 2003. En période de floraison, les insecticides et les acacaricides bénéficiant d'une mention « abeilles » mais aussi les fongicides et autres produits phytosanitaires devront, à compter du 1er janvier 2022, être appliqués entre deux heures avant et trois heures après le coucher du soleil sur les cultures attractives et sur les zones de butinage. A terme, tous les produits, et pas seulement les insecticides et les acaricides, devront donc être évalués à l’aune de leurs impacts potentiels sur les pollinisateurs.