Une deuxième promotion LanDestini se prépare

À Aurillac, l’incubateur LanDestini accompagne onze projets dont certains ont déjà démarré. D’autres prendront la suite.

Onze entreprises ont vu - ou vont voir - le jour, grâce à LanDestini. L’association, co-fondée par Fanny Agostini et son époux Henri Landes (voir en encadré), vise à “reconnecter les humains à la terre, la nature, la ruralité, et à contribuer à la préservation et à la diversité du vivant”.
À Aurillac, son action s’articule autour de l’entrepreneuriat éco-responsable et prend la forme d’un incubateur d’entreprises, basé désormais au lycée agricole Pompidou (d’anciens locaux de l’Énilv). Avec l’aide du Département, de la Région et de l’Europe(1), et après appel à projets, elles sont onze entreprises lauréates (18 entrepreneurs) à bénéficier gratuitement depuis octobre de formations, d’un accompagnement, d’échanges d’expériences et de conseils d’experts. Huit sont auvergnates, dont cinq cantaliennes. Vendredi 30 avril, le président du Conseil départemental, Bruno Faure, est venu faire le point avec les incubés et le co-fondateur, sur l’avancée des projets.
12 et 18 mois
Si les territoires et les secteurs d’activités sont variés, Henri Landes précise le tronc commun qui les réunit : “Autour de l’alimentation, l’agriculture durable, le soutien aux territoires ruraux, dans une économie résiliente et engagée.” Derrière cet accompagnement de start-up, LanDestini entend participer à fixer une population active sur des territoires en perdition démographique. “Pourvu qu’il s’agisse d’entreprises à taille humaine”, précise Henri Landes.    
De même, afin de ne pas dénaturer ce tiers-lieu, il n’imagine pas de promotions au-delà de dix à douze porteurs de projets, encouragé par les résultats de la première session. “Déjà plusieurs commercialisent leurs produits ou services, malgré un démarrage en pleine pandémie”, constate le créateur de l’incubateur.
Une réussite qu’il tient à partager avec les différents acteurs, forces vives locales et soutiens, mais aussi avec sa collaboratrice qui anime LanDestini Cantal-Auvergne(2) : Emma Castel, biologiste de formation, a suivi le même chemin que ses patrons, quittant Paris au profit de la campagne (le Cantal en l’occurrence) ; un succès qui en appelle d’autres et les prochaines candidatures sont d’ores et déjà prises pour faire partie d’une seconde promotion. Intégrés “au fil de l’eau”, de nouveaux porteurs de projets(3) prendront la place de ceux qui volent de leurs propres ailes et rejoindront ceux qui veulent aller au bout d’un accompagnement qui peut durer entre 12 et 18 mois. Bruno Faure considère que l’initiative constitue une “belle plus-value” pour le département, en transformant l’hyper-ruralité en terreau d’innovation.
D’ici et d’ailleurs
Les projets cantaliens de cette première promotion sont les suivants : Step-One (produits cosmétiques à Aurillac), la Petite laiterie de l’Aubrac (fromages à Saint-Urcize), BeeOdiversity (analyse environnementale par les abeilles autour du cirque de Récusset), Fileauvert (production de spiruline, basée à Teissières-de-Cornet) et Puits de diversité (33 ha au Monteil pour de l’agriculture biologique diversifiée).
S’ajoutent hors département : l’Arbre aux minutes (Ateliers bien-être en Corrèze), Terr’Attitude (application numérique née en Tarn-et-Garonne), Paysans de Jardins (poulaillers, enclos sécurisés et potagers à arrosage intégré fabriqués dans l’Allier), Lentille d’eau (fertilisant agricole, proposé par de jeunes ingénieurs d’Île-de-France), Ferme bio collective (en recherche de foncier dans la Loire ou la Haute-Loire) et Distributeur automatique de produits locaux (idée née dans le Puy-de-Dôme).    

(1) Avec aussi le soutien de la Chambre d’agriculture, de la FDSEA, du lycée agricole Pompidou...
(2) Se renseigner au 06 95 20 54 78 ou par courriel lerevelateur@landestini.org.
(3) Il est par exemple question d’abattoir mobile...