31 jours sans pluie : du jamais vu en hiver en France
Le cumul des précipitations agrégé n’a pas dépassé 1 mm entre le 21 janvier et le 20 février, selon Météo-France, qui relève également des températures supérieures aux normales pour le treizième mois consécutif.
Pas de précipitations durant 31 jours, un enneigement des massifs alpins et pyrénéens inférieur à la normale et un treizième mois d’affilée plus chaud que les normales : tel est le constat dressé par Météo-France en date du 20 février. La cause ? « Un anticyclone solidement installé sur la France et qui agit comme un bouclier repoussant les perturbations hors de notre territoire », relève l’établissement public. Le dernier record de série sans pluie en hiver datait de 1989 avec 22 jours. Par « jour sans pluie », Météo-France entend un cumul des précipitations agrégé sur la France inférieur à 1 mm par jour.
Toutes saisons confondues, le record de cet hiver égale celui enregistré entre le 17 mars et le 16 avril 2020. La situation « devrait perdurer dans les prochains jours avant un possible retour de la pluie sur certaines régions dans le courant de la semaine prochaine, prédit Météo-France. Le mois de février devrait se terminer avec un déficit pluviométrique de l’ordre de 50 % ». L’hiver 2023 figurera parmi les 10 hivers les moins arrosés depuis 1959.
Situation de sécheresse depuis l’été 2021
Depuis août 2021, la France subit en effet une sécheresse météorologique qualifiée de « préoccupante » par Météo-France : tous les mois sont déficitaires en pluie à l'exception des mois de décembre 2021, juin 2022 et septembre 2022. L’année 2022 a du reste été classée comme la plus chaude depuis 1900, sous l’effet de cinq vagues de chaleur, dont deux hors saison, et exceptionnellement sèche, avec un déficit pluviométrique record de 25 %. « En plus du manque de pluie, depuis douze mois d’affilée, il fait plus chaud que la norme en France. Le mois de février pourrait être le treizième de cette série inédite. C’est la première fois depuis 1947 (date des premières données) que nous observons une série aussi longue de températures moyennes mensuelles au-dessus des normales », indique Météo-France.
Conséquence : sur la totalité du territoire, les sols sont nettement plus secs qu’ils ne devraient l’être à cette période de l’année. « On est sur un état qu’on rencontre habituellement mi-avril, soit deux mois d’avance. Certaines régions comme le Roussillon, l’Aude, les Pyrénées-Orientales sont particulièrement concernées ».
Le déficit pluviométrique ne va évidemment contribuer à recharger les nappes, dont la situation était déjà critique. Au 1er janvier 2023, 3 nappes d’eau sur 4 sous la normale selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), jugeant alors l’atteinte des niveau normaux « très hypothétique » pour les nappes affichant des niveaux très bas en décembre. La situation pourra encore évoluer, relève Météo-France, « surtout en mars ». La pluviométrie des mois de mars, avril et mai sera « déterminante »