Abattage à la ferme : le Bœuf éthique décroche son agrément définitif

Le camion d’abattage répond aux mêmes impératifs sanitaires que les abattoirs « en dur ». Au plan commercial, le Bœuf éthique poursuit sa route, avec la triple caution des éleveurs, des acheteurs et des consommateurs.

Feu vert pour la viande rouge abattue dans le grand camion blanc : après deux agréments conditionnels de trois mois, le camion d’abattage mobile vient de décrocher son agrément définitif de la part des autorités. « Au plan sanitaire, nous répondons aux mêmes exigences que les abattoirs conventionnels, se réjouit Emilie Jeannin, présidente du Bœuf éthique. En prime, nous avons apporté la preuve qu’il était possible de faire ressuyer des viandes en 24 heures dans une unité mobile ».

Éleveurs et acheteurs au rendez-vous

Le défi sanitaire étant relevé, « mais jamais définitivement acquis », précise Emilie Jeannin, l’entreprise peut se focaliser sur la partie commerciale du projet. Deux défis en un puisqu’il s’agit de convaincre à la fois des éleveurs et des acheteurs, le Bœuf éthique assumant la mise en marché de la viande découpée et conditionnée. Avec deux arguments poids lourds que sont la rémunération et la bien-traitance animale, les éleveurs sont bel et bien au rendez-vous. « Chaque éleveur nous confie en moyenne entre 8 et 10 bêtes, ce qui équivaut à deux journées d’abattage », indique Emilie Jeannin, elle-même éleveuse en Côte-d’Or et cliente parmi d’autres.

Emilie Jeannin : « sur un produit attaqué qu’est la viande, on permet aux restaurateurs de remettre du sens sur leur carte »
Emilie Jeannin : « sur un produit attaqué qu’est la viande, on permet aux restaurateurs de remettre du sens sur leur carte »
"Les retours des consommateurs finaux sont très positifs et remontent jusqu’aux éleveurs"

Du côté des acheteurs, les bouchers et restaurateurs constituent le plus gros de la clientèle, aux côtés de la vente en ligne, la présence sur quelques marchés de plein vent. Le Bœuf éthique commence à aborder la GMS via le réseau Biocoop. « Les retours des consommateurs finaux sont très positifs et remontent jusqu’aux éleveurs, ce n’est pas la moindre vertu du projet, déclare la présidente. Quant aux restaurateurs, outre la satisfaction de leur clientèle, c’est aussi pour eux l’occasion de remettre du sens sur leur carte, sur un produit attaqué qu’est la viande ».

Le Bœuf éthique vient de signer un contrat avec le groupe Barrière, qui exploite des hôtels de luxe et des casinos. L’entreprise clôturera son premier exercice au mois de juin prochain. Première année et montée en charge obligent, il sera dans le rouge. Le camion espère passer à l’orange voire au vert en 2023.