Nouvelles actions anti-Ceta contre des permanences parlementaires

Des agriculteurs ont muré hier soir la permanence de la députée LREM Corinne Vignon à Toulouse, avant de déverser du fumier devant la permanence d'une autre députée LREM, Monique Iborra, puis devant la préfecture de Haute-Garonne.

Souhaitant condamner les parlementaires ayant voté en faveur de ratification au traité de libre-échange entre l'Europe et le Canada (Ceta), quelques agriculteurs ont posé vers minuit une dizaine de parpaings, condamnant la porte d'entrée à la permanence de Corrine Vignon. Le président de la FDSEA 31, Christian Mazas a justifié devant la permanence murée une "action symbolique" et sans casse. "On est juste venu lui dire que si elle est sourde à nos appels, on ne voit pas l'intérêt à ce qu'elle continue à être députée", a déclaré à l'AFP le syndicaliste.

Puis, les agriculteurs ont déversé deux tonnes de fumier devant la permanence à Tournefeuille (ouest de Toulouse) de la députée Monique Iborra, cette dernière a fustigé sur son compte Twitter une action "irresponsable" et "inutile". L'ancienne socialiste a également publié un communiqué pour justifier son vote en faveur du Ceta, un traité qui va permettre, selon-elle, "de faire connaitre et d'imposer à nos partenaires d'outre-Atlantique notre niveau d'exigence en matière de climat, d'environnement et de précaution sanitaire".

La FDSEA avait convié le 29 juillet les dix députés de Haute-Garonne (en majorité LREM) pour une discussion autour du traité controversé, récemment ratifié à l'Assemblée nationale. "Mais aucun n'est venu, alors à notre tour d'aller vers eux", a lancé M. Mazas.

Risque sanitaire

"Cette députée, comme d'autres, a voté pour le Ceta, alors qu'il y a quelques mois, lors des Etats généraux de l'alimentation, ce sont les mêmes qui ont voté pour que la France élève son niveau de production, et que les agriculteurs français aient des normes à respecter plus exigeantes que dans d'autres pays", a-t-il déploré. "On soupçonne aussi que les céréales qui vont arriver en France soient séchées avec du glyphosate. Et contrairement à ce qui est dit, la France n'a pas les moyens de contrôler toutes les marchandises qui entrent sur son territoire", a-t-il ajouté.

Cibles d'insultes ou de violences au plus fort de la crise des "gilets jaunes" cet hiver, les parlementaires sont de nouveau visés depuis plusieurs jours, en particulier les députés LREM ayant voté le 23 juillet en faveur de la ratification du Ceta. Une quinzaine de permanences, notamment celle du délégué général de LREM Stanislas Guerini à Paris, ont été murées, taguées ou vandalisées, suscitant une condamnation de la classe politique.

"Le texte doit maintenant être soumis au Sénat et on espère qu'il reviendra à l'Assemblée nationale en deuxième lecture", a fait savoir M. Mazas, appelant les députés à "bien se renseigner et à vraiment prendre la mesure de leur vote".