Aide exceptionnelle à l’AB : le guichet FranceAgriMer est ouvert

L’aide est fondée sur la prise en charge d’une partie de la baisse d’Excèdent brut d’exploitation (EBE) des exploitations certifiées et en conversion. La demande s’opère en ligne sur un site dédié de FranceAgriMer, ouvert jusqu’au 20 septembre.

60 millions d’euros : c’est la somme allouée par le ministère de l’Agriculture aux exploitations certifiées en agriculture biologique (et en conversion) sujettes à des pertes économiques en lien avec la baisse de consommation. Pour bénéficier de l’aide, les trois conditions suivantes sont requises :

- toutes les productions et surfaces de l’exploitation doivent être certifiées en agriculture biologique, sinon être en conversion

- la perte d'Excédent brut d’exploitation (EBE) en 2022/23 (dernier exercice clos entre juin 2022 et mai 2023) doit être égale ou supérieure à 20%, comparativement à la moyenne des exercices comptables clôturés de 2018 et 2019

- la dégradation de la trésorerie en 2022/23 doit être égale ou supérieure à 20% par rapport à la moyenne des exercices comptables clôturés de 2018 et 2019.

La demande s’opère en ligne sur un site dédié de FranceAgriMer, ouvert jusqu’au 20 septembre à 14 heures.

L’aide compensera jusqu’à 50% de la perte d’EBE, et devra représenter un montant minimum de 1000 €. Un stabilisateur budgétaire pourra être appliqué au cas où les demandes éligibles dépasseraient l’enveloppe budgétaire. L’aide éventuellement reçue au titre du fonds d'urgence de 10 millions d’euros sera déduite du montant d’indemnisation finale au titre de l’aide.

Baisse de la consommation du fond d’inflation

Le dispositif est destiné à pallier, au moins en partie, l’impact de la baisse de la consommation de produits bio, sur fond d’inflation galopante des produits alimentaires. Selon l’Agence bio, les achats de produits alimentaires bio ont baissé de 4,6% en 2022, à 12 milliards d’euros. A l’exception des vins (+2%), toutes les filières sont impactées, à commencer par les viandes (-13%), le traiteur, mer et surgelés (-8%), les fruits (-7%), les légumes (-5%) etc. La part du bio dans le panier des Français est retombé à 6%, contre 6,4% en 2021.

Le marché des produits bio en restauration, commerciale et collective, a en revanche progressé de 17% sur un an mais ces débouchés ne représentent que 8% du marché contre 92% pour la consommation à domicile. Pour booster ce segment, le ministère de l’Agriculture s’est engagé à faire appliquer d’ici à la fin de l’année, dans les services de restauration de l’Etat, l’article 24 de la loi Egalim imposant 50% de produits sous signe de qualité et durable, dont 20% de bio.

A l’exception de le vente directe (12,6% des débouchés de la consommation à domicile, +3,9% sur un an), les autres circuits de distribution ont vu leur chiffre d’affaires s’éroder : la grande distribution (52,6% des ventes, -4,6%), les magasins bio (26,9% des ventes, -8,6%) et les artisans et petits commerces (7,7% des ventes, -2,6%). En GMS, seul le hard discount progresse (5% des ventes, +11%), les hyper (19%, -5,5%) et super (17%, -6,1%) faisant jeu égal.