Asperge : une campagne 2020 atypique qui a recruté de nouveaux consommateurs

<strong>Des volumes d'asperges commercialisés en baisse,</strong> mais une consommation en hausse, à conforter en 2021 par des actions de communication : tel est le bilan de campagne dressé par l'AOPn Asperges de France fin octobre.

« La campagne française 2020 d’asperges a été atypique, en raison de la crise Covid et du confinement mais aussi de sa précocité avec les premiers volumes du Sud-Ouest en semaine 6 », souligne Astrid Etèvenaux, animatrice de l’AOPn Asperges de France le 26 octobre. Le prévisionnel annonçait des volumes stables voire légèrement en hausse sur un an. Mais du fait des procédures de non-récolte et de retrait de marché, qui ont concerné 15 % des volumes (Sud-Ouest), les volumes ont été d’autant revus à la baisse. Le pic de production des adhérents de l’AOP a été décalé et observé en s.16 à Pâques. Les cours, en dégringolade avant la mise en place de mesures de communication pour relancer le référencement et la consommation, sont remontés à partir de la semaine 14 et se sont finalement stabilisés à un niveau supérieur à ceux de 2019. La campagne française s’est étalée de la semaine 6 à la semaine 25.

 

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Pour 2021, les surfaces des adhérents de l’AOP pourraient être légèrement en baisse par rapport à 2020, qui étaient de l’ordre de 1 100 ha (4 650 ha au national selon Agreste). « Au-delà de la prudence suite à la crise Covid, on observe un certain nombre de producteurs en fin de carrière et une difficulté de recruter de nouveaux producteurs, ainsi qu’une problématique de main d’œuvre », précise Astrid Etèvenaux.

Fréquence d’achat et panier moyen stables

Côté consommation, depuis 2005, les achats des ménages en volume pour une consommation à domicile sont globalement en hausse (+28 % depuis 2005 selon Kantar). Et cette année, en raison du confinement, ils ont bondi de 13 %.

Cette croissance n’est pas due à la fréquence d’achats (3 fois par ménage) ou au panier moyen (790 g par acte d’achat, soit environ une botte) qui sont restés stables mais à un recrutement de nouveaux consommateurs (taux de pénétration à +11 % sur un an), à la fois en asperges blanches/violettes qu’en vertes. « Les asperges blanches ont recruté plus d’acheteurs senior et de 50-64 ans, tandis que les vertes ont séduit davantage les jeunes et les familles, souligne Astrid Etèvenaux. Sachant que les blanches sont plus achetées que les vertes, qui représentent 28 % des volumes achetés. »

Communication et opération séduction pour 2021

Si le plan d’action de l’AOPn pour 2021 n’est pas encore arrêté, la stratégie initiée en 2018 devrait être conservée : « Continuer de communiquer via les réseaux sociaux, pour séduire les jeunes générations, détruire les idées reçues et démocratiser les modes de consommation. » L’AOPn aimerait aussi sensibiliser les acheteurs pour un référencement de l’asperge verte française (qui en plus de ses rendements plus faibles coûte près d’1€ plus cher à produire que la blanche et donc majoritairement référencée en origine non France). Autre dossier brûlant : l’interdiction de tous les plastiques (même compostables) pour les fruits et légumes préemballés au 1er janvier 2022 dans la loi Agec et dont le décret d’application est attendu pour la fin de l’année.