Assolements diversifiés : -20% d’IFT selon une étude de l’INRAE

Une étude de l’INRAE et l’Institut Agro de Dijon de basée sur le réseau de fermes Dephy met en lumière l’effet de régulation et de dilution des assolements privilégiant la diversité des familles botaniques et la diversité intra-famille. En revanche, les couverts intercultures accroissent les Indices de fréquence de traitement (IFT) du fait du recours aux herbicides.

Augmenter de 1 à 4 le nombre de familles botaniques permet de réduire de 19 à 23% l'utilisation de pesticides pour des cultures telles que le soja, la betterave, le tournesol et le maïs : telle est la conclusion d’une étude de l’INRAE et l’Institut Agro de Dijon parue dans Nature communications. Les résultats sont basés sur l'analyse de 14.556 observations réalisées dans 1334 systèmes de grandes cultures du réseau de fermes Dephy, répartis sur l’ensemble du territoire de France métropolitaine, sur une période couvrant les années 2010-2022. Du robuste, autrement dit.

La réduction des IFT est mise sur le compte d’un effet de dilution, induit par le recours plus important à des cultures à faible consommation de pesticides et par un effet de régulation des ravageurs, maladies et mauvaises herbes.

Des couverts contre-productifs au plan des IFT

Les chercheurs soulignent l’importance d’adopter une quantification holistique de la diversité, prenant en compte la diversité des familles botaniques et la diversité intra-famille (ex. : blé, orge, avoine, seigle pour les céréales ; pois, féverole, lupin, lentille pour les légumineuses, etc.), pour guider les pratiques agricoles vers une réduction significative de la dépendance aux pesticides.

Deux observations tempèrent cependant le constat général. Les effets sont en effet plus nuancés pour les céréales à paille, où aucun effet spécifique de la diversité n'a été observé. L'étude suggère par ailleurs que les couverts végétaux d’interculture, qui préviennent les phénomènes de lixiviation et d’érosion tout en maximisant la séquestration de carbone, ne contribuent pas à la réduction des pesticides, sous l'effet d'une augmentation de l'utilisation d'herbicides.