Bio : l’Etat au soutien pour résoudre la crise (et mieux la comprendre)

Le ministère de l’Agriculture accorde de nouveaux soutiens financiers à l’agriculture biologique, dont la demande se rétracte. Une étude est commanditée pour en comprendre les ressorts et esquisser les perspectives à long terme.

5 millions d’euros de plus pour le Fonds Avenir bio en 2023 (soit un total de 13 millions d’euros), 750.000 euros en soutien à une nouvelle campagne de communication (à laquelle contribueront toutes les interprofessions), le renforcement des moyens financiers accordés à l’Agence bio : telles sont les annonces budgétaires annoncées par le ministre de l’Agriculture lors des 13èmes Assises de l’agriculture et de l’alimentation biologique. « Conscient des difficultés que traverse l’ensemble des filières biologiques depuis plusieurs mois », le gouvernement met en œuvre « plusieurs dispositifs afin d’accompagner les professionnels et d’aider à la relance de la consommation », indique le ministère dans un communiqué.

Pic en 2020, alerte en 2021, crise en 2022

Après avoir battu un record en 2020, avec un marché de 13,2 milliards d’euros (+10,4 % par rapport à 2019), l’année 2021 a été marquée par une inflexion de -1,34%, en grande partie masquée par un recul général de la consommation, la bio préservant sa part de marché de 6,6% dans les courses alimentaires de Français. L’année 2022 s’annonce beaucoup plus problématique. Selon le cabinet d’études IRI, spécialisé dans l’analyse de la consommation, le marché bio dans la grande distribution s’est rétracté de 5% au cours des dix premiers mois. « La dynamique autour de la mise en œuvre des loi climat et résilience et Egalim se poursuit pour répondre aux objectifs d’intégration de 50% de produits de qualité et durable dont 20% de produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective », affirme le ministère.

Comprendre la baisse de la demande

Reste à savoir si la dynamique contrebalancera la tendance de fond, alors que l’inflation des prix alimentaires (+12% sur un an en octobre selon l’Insee) impacte toutes les bourses. Des éléments de réponse figureront peut-être dans l’étude que le ministère à commanditée à l’Agence bio « visant à avoir rapidement une compréhension plus fine de la crise, et notamment des motifs de la diminution de la demande. Cette étude servira de travail préparatoire en vue de l’étude prospective qui sera ensuite menée en 2023 visant à réfléchir aux scénarios de consommation du bio à l’horizon 2040. Elle permettra aussi de cibler la communication des prochains mois ». Le ministère de l’Agriculture conserve le cap de 18% de SAU bio en 2027. Le taux était de 10,3% fin 2021.