Les organisations bio appellent les GMS à ne pas déréférencer les produits bio

Dans une lettre ouverte aux distributeurs, la Fnab, la Forebio et le Synabio appellent les enseignes à maintenir une offre visible, attractive et diversifiée, alors qu’elle accuse un recul de 7,3% dans les rayons en près d’un an.

Auchan, Carrefour, Casino, Coopérative U, Cora, Intermarché et Leclerc sont-ils en train de se désengager du marché bio ? C’est en tout cas ce qu’affirment les représentants de la Fnab, de Forebio (fédération de 19 groupements de producteurs) et du Synabio (230 entreprises). Dans une lettre ouverte adressée à ces enseignes, les organisations bio affirment que l’offre a reculé de 7,3% dans les rayons en près d’un an alors que le marché s’est rétracté de 5%, selon les données du cabinet IRI, spécialisé dans les analyses de consommation en Grandes et moyennes surfaces (GMS). « Le recul violent des assortiments observé actuellement risque de provoquer de la casse dans les fermes et les entreprises, avec un impact à long terme pour la bio française, à l’image du scenario noir qu’a connu la bio au Royaume-Uni dans les années 2010 », indiquent les trois organisations dans une communiqué.

Inflation et confusion

La Fnab, la Forebio et le Synabio rappellent que la bio a connu des progressions annuelles à deux chiffres en grande distribution entre 2016 et 2020, conduisant à un quasi doublement de sa part de marché de 2,8% à 5,2%. Les trois organisations mettent sur le compte de l’inflation « galopante » et sur la « confusion » générée par les labels HVE ou Zéro résidus de pesticides, « qui s’approprient les codes du label bio alors qu’elles sont loin d’offrir le même niveau d’exigence », contribuant à « voir la bio noyée dans des catégories aux contours mal définis, comme l’offre durable ».

La Fnab, la Forebio et le Synabio rappellent que l’agriculture biologique est « le meilleur moyen de réussir la transition agro-environnementale et d’entraîner les exploitations agricoles conventionnelles vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement », comme l’a affirmé la Cour des comptes dans son rapport sur les politiques publiques en faveur de l’AB publié en juillet dernier.

Valoriser l’offre bio

Les trois organisations appellent à reconduire et à amplifier la campagne #Bioréflexe à laquelle elles ont contribué aux côtés de plusieurs interprofessions, de l’Agence bio et du ministère de l’Agriculture. Aux côtés des filières et des transformateurs, elles se disent prêtes à coopérer sur des actions dans les magasins pour valoriser l’offre bio. « Pour être en capacité de répondre à la demande lorsqu’elle redémarrera, il est essentiel de préserver les filières existantes. Nous pouvons y parvenir ensemble, en remettant la bio en avant », concluent la Fnab, la Forebio et le Synabio.